« Tit Mellil, plus qu’un aérodrome », une exposition qui réactive les contours de l’histoire de l’aérodrome
L’Atelier de l’Observatoire et l’ONDA exposent, depuis le mercredi 30 mars, « Tit Mellil, plus qu’un aérodrome », un projet du Musée collectif de Casablanca.
L’exposition se tient à l’aéroport Mohammed V, Terminal 2 près de l’enregistrement et à la salle d’embarquement porte F3 et F4.
Cette exposition met à l’honneur le rapport entre la photographie et la mémoire à travers différentes époques, en adoptant une approche documentaire qui revient sur l’histoire de l’aviation civile au Maroc, particulièrement de l’aérodrome de Tit Mellil et ce, à travers les souvenirs d’un ancien contrôleur aérien, Feu Farid Ahmed Bennani. Par extension c’est aussi le récit de plusieurs habitués et mordus d’aviation.
“Tit Mellil, plus qu’un aérodrome” est le fruit d’un travail de collecte participative et de recherche documentaire qui couvre la période de 1948 à 1990, mené par le fils de cet ancien aiguilleur, Réda Bennani, qui a pu récolter une quantité de photographies, de carnets de vol, de cassettes VHS et d’articles de presse chez les aiguilleurs, pilotes, voltigeurs, membres d’aéroclubs et passionnés d’aéronautique.
Enfant, il passait ses week-end à jouer, à observer et à s’émerveiller dans les différents coins de l’aérogare dessiné par l’architecte Jean-François Zevaco. Touché et influencé par l’univers de l’aviation, cet enfant devenu adulte, Réda Bennani, porte à présent un regard émancipé et a décidé de réactiver les contours de l’histoire de l’aérodrome à l’aide d’archives privées avec l’artiste Mohamed Fariji.
Une quarantaine de photos sélectionnées parmi mille photos collectées, une dizaine de coupures de presse trouvées à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, sont autant de pièces exposées, qui invitent les visiteurs à explorer cette mémoire et à faire une traversée dans l’histoire de ce terrain d’aviation.
Cette exposition a fait l’objet d’une publication qui réunit bien plus d’iconographies présentées ainsi que des textes issus de témoignages et de faits relatant les moments forts de Tit Mellil : sa construction, ses pionniers et aventuriers, sa première femme pilote en la personne de Touria Chaoui, ses instructeurs et mécaniciens aguerris, ses rallyes et meetings aériens, son club de parachutisme, ses crashs, ses divers aéronefs.
Le projet « Tit Mellil, plus qu’un aérodrome », développé dans le cadre du Musée Collectif de Casablanca et du projet “Archives du Futur”, tourne autour des problématiques suivantes : quels sont les narratifs sur l’aviation légère et sportive au Maroc ? Comment récolter, conserver, pérenniser et partager les archives de ce domaine ? Quel imaginaire créer autour d’archives privées et institutionnelles, si tant est qu’elles existent, du futur de la ville de Casablanca ? Quelles possibilités dans la fondation d’un lieu consacré uniquement à l’aviation relatant l’épopée de l’Aéropostale aux grandes lignes commerciales, aux prouesses de la patrouille de la Marche Verte etc. ?
Après avoir exploré la mémoire de Casablanca dans un processus partagé d’écriture de l’histoire de la ville par ses habitant.e.s, l’initiative, portée par Mohamed Fariji et l’Atelier de l’Observatoire – Art et recherches, questionne ce qui fera l’archive de demain. Dans ce cadre, l’association culturelle a entamé une recherche sur l’Archive du Futur avec une résidence qui a accueilli des artistes, des ateliers participatifs et des rencontres, dont le projet « Tit Mellil, plus qu’un aérodrome » fait partie.
Cet événement a été soutenu par la FONDATION DROSOS. Il est en partenariat avec l’Office National des Aéroports.