Education : Benmoussa annonce un statut unifié pour les enseignants des AREF

Les enseignants de l’AREF, qui sont en conflit avec le gouvernement sur leur statut professionnel, depuis le gouvernement El Othmani, ont emporté le bras de fer les opposant au gouvernement. Cela après d’âpres luttes durant lesquelles, ils sont descendus dans la rue et ont débrayé pendant plusieurs semaines de sit-in et grèves pour obliger les gouvernements successifs à revoir leur statut. Désormais le bras de fer est classé par la décision du ministre de l’Éducation qui a finalement cédé à la revendication des enseignants à propos de leur statut.

Après un bras de fer qui aura duré quelques années, le ministère de l’Education nationale et les enseignants des AREF ont conclu un accord, qui s’est soldé par l’acceptation du gouvernement a validé le statut professionnel des enseignants. Accord intervient après des  affrontements qui ont duré de longues périodes entre enseignants avec les forces de sécurité pendant les manifestations.

La décision précise que l’opération de titularisation des enseignants-cadres des académies dans ce nouveau statut unifié leur accordera le droit de bénéficier de leurs indemnités depuis la date de recrutement, ajoutant qu’ils auront également le droit de bénéficier de tous les avantages du statut fondamental, y compris le droit de participer aux examens professionnels et à la mobilité au niveau national.

Pour la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026 pour une École publique de qualité avec des cadres pédagogiques reconnus pour leurs efforts et motivations, le ministère « a œuvré pendant sept mois dans le cadre du Dialogue social avec les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur, en vue d’établir un Statut unifié pour tous les fonctionnaires du département de l’éducation nationale », déclare Benmoussa.

Dans le cadre des réformes de la fonction publique demandées par le FMI et la Banque mondiale, des dispositifs rigoureux et exigeants ont été mis en place, s’appuyant sur la formation continue et la qualification, notamment en matière de promotion.

Quelques jours plus tôt, on parlait dans les couloirs du gouvernement que le ministre de l’Education Chakib Benmoussa avait résolu le conflit avec l’AREF.

Dans une lettre du ministre de l’Éducation nationale rendue publique le 5 octobre 2022, à l’occasion de la journée mondiale des enseignants, il est annoncé que les 12 différences points entre enseignants indépendants et fonctionnaires seront supprimées. Les enseignants salariés sont intégrés dans la fonction publique générale.

« Les douze statuts fondamentaux affectant les enseignants du règlement AREF sont abrogés. Le corps professoral des académies bénéficiera d’un statut unique et unifié. En ce sens, un décret sera publié », lit-on dans la lettre. Et le ministre de poursuivre : « Ce statut leur garantit les mêmes droits, avantages et le même parcours professionnel que tous les fonctionnaires ministériels. » Les enseignants dits AREF bénéficient ainsi des mêmes avantages que les fonctionnaires, « tout en respectant le principe de régionalisation, notamment dans le recrutement ».

Mauvaise qualité du système éducatif

Le système éducatif est critiqué depuis des décennies et s’est une fois de plus révélé incapable de se réformer. Bien que d’importantes sommes financières soient investies dans le système éducatif, le Royaume est l’un des rares pays au monde où un enseignement primaire complet, de l’école élémentaire au premier degré dans les établissements d’enseignement public, est gratuit, il existe de grands déficits de qualité. Le système éducatif marocain ne semble pas répondre aux exigences d’un environnement concurrentiel mondial, tant en termes d’équipements que de transfert de connaissances. Le chômage est très élevé, surtout chez les jeunes, surtout ceux qui ont un niveau d’éducation prétendument élevé, comme le montrent régulièrement les statistiques du marché du travail. Dans le même temps, les investisseurs étrangers notamment se plaignent de ne pas trouver de main-d’œuvre suffisamment qualifiée au Maroc. Aussi, l’intérêt des jeunes notamment à entrer dans la fonction publique afin de pouvoir jouir d’une certaine sécurité est nettement plus élevé que la volonté d’agir de manière indépendante économiquement.

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