Le Maroc poursuit une politique intégrée de lutte contre le trafic et la prolifération des armes légères et de petit calibre
Le Maroc poursuit une politique intégrée de lutte contre le trafic et la prolifération des armes légères et de petit calibre, a souligné, lundi à Tanger, le gouverneur Laaroussi Baloua, directeur de la sécurité et de la documentation au ministère de l’Intérieur.
S’exprimant lors d’un atelier de travail régional sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC), le gouverneur a affirmé que le Maroc poursuit une politique intégrée de lutte contre ce phénomène, à travers le développement de la législation relative aux armes dans toutes leurs formes, y compris les armes à feu, et ce, en adoptant des lois nationales modernes qui répondent aux défis posés à la lumière des mutations géostratégiques que connaît le monde, en plus des mécanismes institutionnels et organisationnels qui permettent une coordination étroite entre les différents secteurs concernés.
Le responsable a assuré que le Maroc restera ouvert sur son environnement international et régional et interagira avec toutes les initiatives visant à renforcer les mécanismes de lutte contre les phénomènes criminels, notamment ceux liés aux armes à feu, relevant que le Royaume considère la coopération bilatérale et multilatérale en matière de renforcement des capacités comme le point d’entrée clé pour y faire face.
Il a indiqué que le Royaume a veillé à adhérer activement au projet de coopération entre la Ligue des États arabes et l’UE, avec l’appui technique du « Small Arms Survey Program », d’Interpol et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), visant à renforcer les capacités des institutions nationales des pays arabes, notant que le Maroc a participé à toutes les phase du programme.
Conformément aux grandes lignes de la phase II du programme de coopération entre la Ligue des États arabes et l’Union Européenne, le Royaume du Maroc souligne la nécessité de la fédération des efforts à tous les niveaux national, régional et international, afin de lutter contre le commerce illicite de ces armes, d’instaurer la confiance et renforcer la coopération dans ce domaine, de faire face aux véritables causes des conflits et d’empêcher les groupes extrémistes et terroristes de se procurer ces armes, en tenant compte des spécificités nationales lors de la conception des programmes de renforcement des capacités et en veillant à la mise en œuvre effective des programmes d’action, a-t-il ajouté.
Le gouverneur s’est également attardé sur l’appel du Maroc à promulguer des lois nationales efficaces relatives à la criminalisation du commerce illicite des armes légères et de petit calibre, rappelant dans ce sens que le Royaume a émis le dahir d’application de la loi n° 10.20 relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions, et élaboré le projet de loi n°86-21 relatif aux armes à feu.
Il a assuré que le Maroc a toujours été précurseur dans la revendication du soutien et du renforcement de la coopération internationale, l’échange d’expériences dans ce domaine, le contrôle des frontières nationales en les dotant de moyens humains et logistiques nécessaires, la promotion de la coordination et le partage d’information entre les pays, une gestion efficace des dépôts d’armes et de l’encouragement des programmes destinés à renforcer les capacités nationales des travailleurs dans le domaine de la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, avec la consolidation de culture de la paix.
Le responsable a, par ailleurs, relevé que le sujet de cet atelier qui se tient au Maroc sous le thème « La lutte contre le trafic et la prolifération illicites des armes légères et de petit calibre dans les pays arabes », est l’un des phénomènes les plus dangereux auxquels sont confrontés les pays du monde, et que cette rencontre permet d’examiner les moyens de renforcer les capacités nationales pour faire face à cette menace au niveau régional.
Pour sa part, le directeur du Département du contrôle des armements et du désarmement au sein de la Ligue arabe, Fadi Hanna Isaiah, a salué l’organisation de cet atelier au Maroc, qui constitue, a-t-il dit, une occasion pour les États membres de la Ligue arabe de renforcer la coopération conjointe, de développer les capacités nationales et de tirer profit des expériences internationales en la matière.
Il a relevé que l’atelier de Tanger est le point de départ pour la mise en œuvre de la phase II du programme de coopération entre l’Union européenne et la Ligue des États arabes, qui prendra fin en 2024, et la poursuite des efforts de renforcement des capacités lancés durant la première phase, notant que la présence d’experts des différents pays arabes témoigne du sérieux qui caractérise l’action commune visant à lutter contre ces armes, qui ne pourra aboutir sans l’appui de la coordination et la coopération régionales et internationales.
De son côté, la représentante de l’Union européenne, Len Hove Rietveld, conseillère politique au service européen pour l’action extérieure, a relevé que cet atelier revêt une grande importance dans le renforcement de la coopération régionale et internationale en matière de lutte contre le trafic et la prolifération illicite des ALPC dans les États membres de la Ligue des États arabes, soulignant qu’il s’agit d’un phénomène sensible qui requiert la fédération des efforts internationaux et régionaux pour y faire face.
Elle a noté que cet atelier est un bon exemple de la coopération importante entre les deux organisations régionales, et reflète la coopération stratégique sécuritaire étroite entre la Ligue des États arabes et l’Union européenne à la lumière de la situation internationale actuelle, estimant que le développement d’approches techniques et législatives en matière de traitement de ce phénomène constitue le point d’entrée clé pour y faire face de manière globale et efficace.
Quant à Line Haidar, experte des armes à feu à l’organisation internationale de police criminelle (Interpol), elle a exprimé ses chaleureux remerciements au Maroc pour l’accueil de cet atelier très important, qui vise à promouvoir l’échange d’expériences et de bonnes pratiques, et à s’informer des expériences importantes en matière de lutte contre le trafic et la prolifération illicites des ALPC, notant que le Maroc représente un maillon important qui contribue au soutien de la coopération étroite « Nord-Sud ».
Mme Haider a estimé que la lutte contre ces armes nécessite une coopération étroite entre tous les pays sans exception, pour faire face à cette menace transfrontalière, soulignant l’importance de soutenir les mécanismes d’enquête pour connaître les sources de ces armes, et de renforcer les capacités sécuritaires et les ressources humaines.
Le coordinateur du projet de coopération auprès de l’OMD, Andrew Reynolds, a, quant à lui, souligné que cet atelier constitue la pierre angulaire de la mise en œuvre de la deuxième phase du programme de coopération entre l’UE et la Ligue des États arabes dans un domaine sensible, qui requiert des méthodes et des mécanismes modernes et des moyens techniques et humains efficaces, soulignant le rôle important du Maroc et des autres pays arabes dans la lutte contre ce phénomène complexe.
Il a noté que ce genre de coopération régionale entre des organisations à forte présence mondiale constitue un modèle de coopération qui doit prévaloir dans le monde, soulignant que le thème de cet atelier est important et sensible et nécessite une attention particulière, avec le renforcement des expériences.
Cet atelier de deux jours, auquel participent des experts des différents États membres de la Ligue des États arabes et des responsables de l’Union européenne, du programme Small Arms Survey, d’Interpol et de l’OMD, constitue une occasion pour échanger les expériences et les bonnes pratiques, afin de renforcer la capacité des États membres de la Ligue arabe à lutter contre la prolifération illicite des ALPC, notamment leur possession par des terroristes et des criminels. Le programme de l’atelier comprend six sessions portant sur « les objectifs de l’atelier », « le contrôle international des transferts d’armes légères, y compris le contrôle des frontières », « l’identification des sources d’armes légères et de petit calibre », « la coopération régionale », « la gestion et la sécurité des stocks », et « les conclusions des discussions ».
Il est à noter que le projet Union Européenne – Ligue arabe a été lancé en 2019, afin d’aider les États membres de la Ligue des États arabes à renforcer durablement leurs capacités nationales de lutte contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères et de petit calibre. Ce faisant, le projet soutient également les États membres dans leur mise en œuvre nationale du Programme d’action des Nations unies sur les armes légères et de l’Instrument international de traçage. Le projet répond aux besoins et aux priorités définis par les États membres de la Ligue arabe concernant les armes légères illicites, conformément aux discussions qui ont eu lieu dans le cadre du dialogue stratégique entre l’UE et la Ligue arabe sur les armes de destruction massive, les armes légères et de petit calibre et le contrôle des armes.
Avec MAP