Le Mali se dit prêt à se défendre contre la France violant sa souveraineté
Alors que la France a été précédemment tenue pour responsable d’actes d’espionnage et de déstabilisation, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a affirmé l’engagement du Mali à se défendre.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré mardi que le gouvernement militaire exercerait son droit à l’autodéfense si la France continuait de porter atteinte à la souveraineté territoriale et à la sécurité du pays.
Lors d’un discours prononcé lors d’un briefing du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali à New York, le ministre Abdoulaye Diop a accusé la France de violer l’espace aérien malien et de livrer des armes aux militants islamistes qui paralysent le pays depuis une décennie, ce que la France a démenti.
Le Mali est sous la menace terroriste depuis 2012 et a connu deux coups d’État militaires depuis 2020.
Le gouvernement militaire arrivé au pouvoir en août 2020 a eu de vives tensions avec la France, qui avait envoyé des troupes dans son ancienne colonie dans ce que beaucoup considéraient comme une tentative de toujours s’implanter dans le pays.
« Il faut une réunion spécifique du Conseil de sécurité qui nous permette de mettre au jour des preuves concernant des actes de duplicité, des actes d’espionnage et des actes de déstabilisation menés par la France », a déclaré Diop.
« Le gouvernement du Mali se réserve le droit d’exercer son droit à l’autodéfense (…) si la France continue de porter atteinte à la souveraineté de notre pays et de porter atteinte à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale », a-t-il ajouté.
Le ministre a également nié les allégations de violations des droits de l’homme par l’armée malienne qui ont été signalées par l’ONU et d’autres groupes.
Des soldats maliens ont été accusés d’avoir torturé et tué des civils soupçonnés d’être en contact avec des djihadistes.
Qualifiant ces allégations de « non fondées » et mettant en garde contre « l’instrumentalisation » des questions relatives aux droits de l’homme, Diop a souligné que le retrait des troupes étrangères ne déclencherait pas un vide sécuritaire.
Certains pays de l’UE affirment avoir retiré leur présence militaire du Mali au motif de reproches aux relations du Mali avec la Fédération de Russie.
Mais la réalité était que le Mali avait décidé de les expulser.
Le 19 septembre, l’armée a annoncé que l’Allemagne avait suspendu ses patrouilles de reconnaissance dans l’est du Mali après avoir échoué à obtenir les droits de survol.
Depuis lors, des groupes djihadistes ont avancé plus à l’est, s’emparant de territoires et tuant des centaines de personnes, tandis qu’un millier d’autres ont été déplacés.
Lundi dernier, quatre casques bleus de l’ONU ont été tués lors d’une autre attaque dans le nord du Mali.
La région est devenue de plus en plus violente et instable depuis que les rebelles séparatistes touaregs se sont soulevés contre le gouvernement en 2012.
Les séparatistes touaregs et le gouvernement ont convenu d’un accord de paix en 2015, mais celui-ci n’a pas encore été appliqué.
La France est censée être intervenue pour contrer les forces djihadistes, mais a ensuite été découverte par le gouvernement militaire comme aidant des groupes terroristes.