Sahara : Les efforts du Maroc salués et mis en exergue par l’ONU et l’Algérie qui essuie un nouvel échec et rejette « une résolution partiale »…
Par Hassan Alaoui
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté ce jeudi 27 octobre la Résolution pertinente 2654 par 13 voix favorables de ses membres et deux abstentions prévisibles de la Russie et du Kenya. L’Algérie la rejette encore. Soit la quasi unanimité de ses membres qui, incontestablement, confortent la position du Royaume du Maroc et démantibulent la politique de sabotage de l’Algérie et du polisario. Notre hommage à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, initiateur de notre nouvelle diplomatie.
Le Conseil de sécurité vient donc de voter la Résolution 2654 sur le Sahara. Un peu plus tôt que les années précédentes, le texte proposé, rédigé in fine par les Etats-Unis, n’aura pas trop tardé dans la procédure. L’adoption de cette nouvelle résolution, la 18ème depuis avril 2007, nous en dit long en effet sur les difficultés auxquelles son confrontées et l’ONU et la communauté internationale pour résoudre ce problème. Le texte du draft dont nous disposons nous soumet à un dilemme pour son analyse : une lecture verticale qui remonte le fil du temps et donc le contenu des résolutions – pour ainsi dire quasiment les mêmes – ; une autre manière de voir ainsi le comportement diversifiés d’une année l’autre des pays qui votent et, forcément, qui changent.
En d’autres termes, compte tenu de la composition des autres membres non permanents du Conseil de sécurité qui changent, il existe plusieurs interprétations du vote. Nous ne verserons donc pas dans cette subtile tentation, tenus que nous sommes au vote définitif. On enterre la Résolution 2602 qui, sur l’ensemble, marque un tournant, on se fie aux termes de celle qui est votée ce jeudi 27 octobre 2022 qui va dans le sens des dernières précédentes. Lecture scrupuleuse, diachronique comme diraient les sémiologues. Le premier constat qui s’impose à la lumière d’une lecture de la première mouture de cette résolution est que la formule de « solution politique » a été citée par au moins onze fois (11) directement. Ce n’est pas une clause de style, mais une quasi interpellation tant il est vrai que le gouvernement algérien la rejette avec force.
La « solution politique » est l’antithèse de tout ce que la propagande algérienne s’efforce depuis de décennies de distiller et d’imposer, y compris à l’ONU, à savoir le référendum d’autodétermination qui est à la doctrine du droit international ce qu’un diable est à la décolonisation. L’acceptation par le Maroc, par feu Hassan II à vrai dire, du principe de « référendum d’autodétermination » date du Sommet de l’OUA organisé à Nairobi en octobre 1981. Ce principe a fait long feu, il a été rejeté et enterré depuis 2007 exactement, il a été remplacé par le principe de « solution politique », dans la ligne droit du « Plan d’autonomie élargie au Sahara » que le Royaume du Maroc a soumis au Conseil de sécurité le 7 avril 2007.
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Aussi, devrait-on plus que jamais s’en tenir à cette notion concrète pour laquelle notre pays se bat et qui est également une démystification du langage. La présente Résolution de l’ONU évoque donc douze fois la formule de « solution politique » et invite tout au long de ses lignes contenues dans onze feuillets ( version française) les parties à s’inscrire dans ce processus formant corps intangible et recommandation solennelle.
Dans le rapport sur le Sahara que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a soumis le 3 octobre dernier aux membres du Conseil de sécurité, appel solennel est de nouveau lancé aux « parties concernées » pour reprendre les négociations dans le cadre des Tables rondes organisées à Genève en 2018 et en 2019 ayant réuni le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le polisario, premiers pas vers la relance d’un processus que le gouvernement algérien a délibérément obstrué et bloqué, rejetant notamment avec violence le contenu de la Résolution 2602, d’octobre 2021.
L’énumération des constats et des recommandations qui nourrissent le contenu de la nouvelle Résolution est d’autant plus substantielle qu’elle ne laisse planer aucun doute, à la fois sur l’implication de l’Algérie dans le conflit et dans le processus de règlement. Comme si le Conseil de sécurité lui rappelait avec force les termes de son invariable et inconstant discours : dans les années quatre-vingt, avec une constante navrante, Alger rappelait qu’elle « était intéressée » seulement par un règlement au Sahara, avant de devenir « concernée », puis par la force des choses « impliquée » et, dirions-nous engagée. Aujourd’hui qu’elle est profondément engagée – politiquement, diplomatiquement et militairement -, elle doit assumer et prendre ses responsabilités. Les Résolutions des Nations unies l’y invitent avec force et pertinence et surtout lui enjoignent de quitter son arrogance à l’égard de la communauté internationale.
Donc, solennellement et invariablement avec rigueur le Conseil de sécurité interpelle le gouvernement algérien à se réunir avec ses trois interlocuteurs sur une « table » ronde pour consolider les chances d’un règlement « politique mutuellement acceptable ». La communauté internationale est désormais témoin de cette clause, de l’appel de l’ONU rejeté et enfin de la volonté algérienne de saboter les efforts de l’organisation mondiale. Dans le même souci, le Conseil de sécurité se félicite en revanche « des mesures et initiatives prises par le Maroc, du rôle joué par le Conseil national des commissions des droits de l’Homme opérant à Dakhla et Lâayoune et de l’interaction du Maroc avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies ». C’est une mention significative, elle rejoint d’autres hommages, notamment l’engagement du Royaume de coopérer avec l’ONU pour un règlement juste, durable et un compromis consensuel.
En définitive, l’engagement du Maroc, sa stratégie présentielle et combative contre le mensonge et ses arguments constituent un plaidoyer pro-domo pour sa cause. En témoigne le ralliement de la quasi-totalité du Conseil de sécurité, autrement dit de la communauté mondiale à la justesse de son dossier. Nous saluons la vision de sagesse et de pertinence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui suit avec assiduité l’évolution de ce dossier et dont on recueille à présent les fruits.