Maroc-Turquie : Vers une coopération dans l’industrie militaire
Le Maroc pourrait compter sur la Turquie pour atteindre ses objectifs en termes de fabrication d’armes militaires dans le royaume. La question a été évoquée dans un message de félicitations du roi Mohammed VI au président Recep Tayip Erdogan.
Dans ce message adressé en marge de la célébration de la fête nationale de la Turquie, le roi Mohammed VI a exprimé « sa détermination à continuer à travailler de concert avec le président turc pour renforcer les relations de coopération constructive qui existent entre les deux pays et à diversifier leurs domaines, en donnant chemin concret vers les liens de solide amitié et d’estime réciproque qui unissent les deux peuples ».
En ce sens, le vice-président turc, Fuat Oktay, a récemment annoncé que « les discussions autour de la coopération bilatérale dans les domaines de l’économie, du commerce, de l’éducation et de la défense », révélant, en ce sens, que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait invité le roi Mohammed VI pour une visite officielle en Turquie.
Le Maroc et la Turquie ont établi des relations diplomatiques formelles en 1956, suite à l’indépendance du Royaume, même si ces relations remontent à plusieurs siècles. En effet, les deux pays entretiennent des liens séculaires, historiques et ininterrompus, datant des règnes des dynasties marocaines successives et de l’Empire ottoman.
En en juin 2022, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont eu une visioconférence pour dynamiser les mécanismes de coopération bilatérale aux niveaux politique, économique, culturel et sécuritaire.
Avril 2021, les Forces armées royales (FAR) ont signé un contrat d’une valeur de 70 millions de dollars pour l’achat de 13 drones de combat Bayraktar TB2 de fabrication turque.
L’accord comprend également quatre stations au sol télécommandées, un système de simulation configurable pour faire fonctionner les drones et un système numérique de suivi et de stockage des informations, selon un post publié sur la page Facebook des FAR. Le soutien logistique et technique fait également partie de l’accord.
Selon le poste, les drones font partie des aspirations croissantes du royaume à devenir une « puissance régionale et continentale ». En 2017, Rabat a établi un plan quinquennal pour atteindre la « suprématie régionale » en modernisant ses forces armées.
Le journal turc TRT World a rapporté que la demande de drones turcs était en augmentation depuis qu’ils « se sont montrés capables dans des opérations de combat en Syrie, dans le nord de l’Irak, en Libye et plus récemment en Azerbaïdjan, où ils pourraient changer de manière décisive l’issue du champ de bataille en faveur de Bakou ».
Ces échanges commerciaux entrent dans le cadre de l’industrialisation de la défense du royaume. Le Maroc dans son corpus juridique a adopté la loi n° 10-20, dédiée à l’industrie de défense au Maroc, dans un contexte marqué par des opportunités économiques non négligeables, des pesanteurs politico-opérationnelles exigeantes et une nécessité d’actualisation de l’ancien cadre juridique.
Dans une Note publiée par le Policy Center, rappelle que la loi n° 10-20, relative à l’industrie de la défense, et son décret d’application, marquent un tournant dans le processus de modernisation de la politique de défense nationale. À considérer dans le prolongement de ses efforts d’émergence industrielle, le nouveau dispositif juridique vise la mise en place des fondements solides pour une industrie de défense marocaine pérenne. En plus de sa cohérence et exhaustivité normatives, le nouveau dispositif juridique est conforme aux exigences principales de la réglementation internationale en matière de commerce d’armement et la lutte contre le trafic illicite d’armes.