Maroc : l’indice de perception de corruption en baisse
Par Oualid Boya
A l’occasion de sa première réunion, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) a présenté son troisième rapport annuel. L’occasion pour cette institution, présidée par Mohammed Bachir Rachdi depuis 2018, de rendre compte de ses constats et recommandations.
L’interaction des parties prenantes est au point mort ! L’Instance nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) a publié, mardi dernier à Rabat, son troisième rapport annuel au titre de l’année 2021. En effet, Mohammed Bachir Rachdi, président de l’INPPLC, a présenté le rapport de son instance en marge d’une conférence de presse. « C’est notre première réunion après la désignation des membres du Conseil de l’INPPLC. Cette étape fait suite au communiqué du cabinet royal, daté du 24 octobre 2022 », a-t-il dit d’emblée.
Le contenu de ce rapport confirme que les indicateurs de suivi de la corruption ont diminué au cours des trois dernières années. La baisse est importante car l’Indice de perception de la corruption est passé de 43/100 à 39/100 entre 2018 et 2021. Une situation qui continue de miner « la dynamique globale et la croissance économique », et généralise un manque de visibilité sur le devenir de l’investissement national. Cette chute s’explique par le manque de soutien, notamment des autorités concernées, à l’exception du ministère des Affaires Etrangères qui a effectivement interagi avec les recommandations de l’INPPLC pour créer un cadre conventionnel, lequel consiste en la mise en œuvre des dispositions de la loi n°46-19 relative à ladite instance. Cette interaction se traduit par la « coordination des travaux préparatoires » afin d’établir une nouvelle dynamique qui permet au Maroc de participer aux réunions régionales et internationales portant sur les questions de prévention et de lutte contre la corruption.
Prenant appui sur le rapport du Ministère Public, le document fait état de 164 cas de corruption détectés en flagrant délit, et dont les montants ayant fait l’objet de poursuites judiciaires oscillent entre 50 et 300 000 dirhams. La même source souligne que la ligne téléphonique directe, mise à la disposition des citoyens pour dénoncer les tentatives de corruption, a enregistré 15 743 appels de dénonciation. Concernant les cas avérés de corruption, le rapport a dévoilé les directions dont les fonctionnaires étaient impliqués dans des poursuites pour corruption. « Il s’agit des agents d’autorité, la gendarmerie royale, la sûreté nationale, le secteur des eaux et forêts, la protection civile, les forces auxiliaires, la santé, la justice, etc.)
En ce qui concerne les recommandations partagées par l’INPPLC, cette dernière met l’accent sur la nécessité d’adopter une série de mesures et ajustements pour assurer une plus grande cohérence e convergence. Ces mesures auront un impact multidimensionnel sur les administrations publiques, à travers la mise en place d’indicateurs couvrant tous les aspects de la stratégie, peut-on lire dans le rapport.