Pour combattre le terrorisme il faut résoudre les crises
Par Dr Charles Saint-Prot*
« Terrorisme, instabilité politique et menaces sécuritaires en Afrique : Existe-t-il une solution pour mettre fin à ce cercle vicieux ? « Tel est l’objet de la table ronde des Medays 2022, début novembre à Tanger.
Disons-le tout net, l’une des solutions au problème du terrorisme en Afrique et ailleurs passe par la résolution des crises
Il faut être idiot ou aveugle professionnel pour ne pas comprendre que l’affaire de Palestine sert de prétexte au terrorisme qui se nourrit d’un puissant ressentiment anti-Etats-Unis et anti-occidental, ce qui est la même chose. Cela fait plus de 70 ans que le sionisme écrase la Palestine avec le soutien d’un occident complice qui aurait pourtant tout intérêt à adopter une attitude plus équilibrée. Je cite dans mon réent ouvrage, Une histoire du nationalisme arabe (éditions Karthala), les paroles du président Yasser Arafat selon qui il n’y aura pas de paix durable tant que l’injustice faite au Peuple palestinien ne sera pas réparée. Tout est dit.
La question du Sahara marocain est également un enjeu majeur. Selon la théorie de Lénine, il faudrait que le communisme tourne l’Europe par l’Afrique « le maillon le plus faible de l’impérialisme » C’est très exactement pourquoi les nations européennes doivent avoir une ambitieuse politique africaine et ne pas penser, comme Angela Merkel, que la Méditerranée est un mur infranchissable…Il s’agit d’un complot créé de toutes pièces par le bloc communiste – dont l’Algérie faisait partie- et perpétué aujourd’hui par le seul régime algérien avec la complicité de quelques Etats voyous ( régime syrien, Iran, Corée du nord , Venezuela…).
Tous les grands nationalistes arabes – à commencer par le président Saddam Hussein – n’ont cessé de répéter que l’une des principales menaces conte les Arabes est le séparatisme qui fait jeu des ennemis de la nation arabe, à commencer par les Etats-Unis et Israël, et c’est la raison pour laquelle ls nationalistes sincères ne peuvent reconnaitre le Polisario.
La lutte contre le terrorisme passe aussi par la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et, ici, il faut dénoncer le sale jeu de l’Iran pas seulement contre les monarchies arabes du Golfe et dans le monde arabe, mais également en Afrique . Le représentant du Royaume du Maroc aux Nations-Unies dénonçait récemment les liens entre l’Iran et les séparatistes du Polisario et mettait en garde contre la livraison de drones iraniens à Alger et au Polisario.
Sans doute faudrait-il plus de coopération régionale mais celle-ci est entravée par Alger qui ne veut surtout pas que les choses changent car les prébendes touchées par le système sont plus importantes que tout. Se pose donc le problème du régime algérien et cela renvoie à la distinction entre ceux qui travaillent sérieusement et ceux qui ne font que parler Ainsi le prétendu sommet d’Alger a eu quelque chose d’hallucinant : on veut résoudre les crises internationales (Russie Ukraine par exemple) quand on est incapable de s’organiser chez soi.
J’ajoute que la lutte contre le terrorisme implique un combat global : aussi bien sur le plan sécuritaire que sur le plan religieux, politique , économique ou diplomatique. Elle implique surtout la loyauté et la crédibilité . Autant de qualités qui caractérisent le Maroc, et en aucun cas le régime algérien.
*Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques