Taxer les influenceurs marocains, ce n’est « qu’une question de temps »
Les vloggers, influenceurs et podcasteurs marocains n’ont pas à payer d’impôt sur le revenu sur l’argent qu’ils génèrent pour le moment, après la décision de la Chambre des représentants qui n’a pas approuvé mercredi 9 novembre 2022, un projet de loi censé taxer les influenceurs marocains. Cette décision des parlementaires n’a pas été du goût du ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Faouzi Lekjaa. Par contre le ministre délégué estime que cette décision à savoir taxer les influenceurs marocains, n’est « qu’une question de temps ».
S’il y a une occasion où le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Faouzi Lekjaa n’est pas content de la décision des parlementaires, c’est celle qui a trait au débat sur la taxation des influenceurs marocains. Au finish, M. Lekjaa n’est pas satisfait du résultat, mais indique que le gouvernement travaille actuellement sur une vision intégrée à destination des influenceurs et des créateurs de contenus en ligne.
Selon Lekjaa, ce n’est « qu’une question de temps » avant que ce nouveau groupe d’indépendants ne doive également payer l’impôt sur le revenu, « comme tous les travailleurs marocains ». Cependant, il ne pouvait pas encore donner de date.
Lekjaa a confirmé que le gouvernement est actuellement en pourparlers avec les géants de l’internet Google (YouTube) et Meta (Facebook et Instagram) pour mieux comprendre les revenus des ressortissants marocains.
À la trousse des influenceurs, la DGI est mécontente de ce groupe de contribuables indépendants qui génèrent des revenus en ligne, Une véritable niche fiscale inexploitée selon le ministre, d’autant plus que le gouvernement lutte par tous les moyens à renflouer les caisses pour faire face aux réformes sociales engagées. Les influenceurs paient à peine l’impôt sur le revenu car il est pratiquement impossible pour les autorités d’avoir un aperçu leurs revenus.
L’administration fiscale avait déjà annoncé l’année dernière qu’elle enquêterait sur la forme massive d’évasion fiscale. Une équipe de contrôleurs fiscaux rechercherait les revenus probables des influenceurs et examinerait le nombre de followers et d’abonnés sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et le service vidéo YouTube.
La DGI a proposé un dispositif de divulgation volontaire en avril dernier et a donné aux entrepreneurs de l’internet le temps de régulariser la situation financière. Après cela, les influenceurs bien connus devraient indiquer rétroactivement le nombre de transactions qu’ils ont reçues de clients ou de prêteurs étrangers.
Selon l’Economiste, plusieurs influenceurs ont déjà conclu des accords à l’amiable avec le fisc et se sont engagés à respecter la loi désormais. D’autres seraient encore en négociation avec le fisc.
Cependant, de nombreux créateurs de contenu en ligne du Maroc ont ouvert des comptes bancaires dans des paradis fiscaux pour cacher leurs revenus réels. Ils sont assistés en cela par des intermédiaires internationaux spécialisés, comme l’avait révélé Maroc diplomatique en début d’année.
Les entreprises clandestines garantissent l’anonymat de leurs clients, car les réglementations des pays respectifs leur permettent de garder secrète l’identité des titulaires de compte, sauf si l’affaire est liée à des enquêtes judiciaires et à des soupçons de blanchiment d’argent, de fraude ou de financement du terrorisme.