PPS : Nous avons besoin plus que jamais de Nabil Benabdallah
Par Hassan Alaoui
Il n’est pire chose d’une vie politique dans un pays démocratique que le vide sidéral. L’élection pour la 4ème fois consécutive de Nabil Benabdallah à la tête du PPS ( Parti du progrès et du socialisme), ancien parti communiste ne semble pas réjouir certains – je veux dire des intellectuels en chaise longue.
Et pourtant, elle nous confirme ce postulat que le vide menaçait un important parti de l’échiquier national et signifierait la fragilité organique du champ politique. Nabil Benabdallah a été réélu ainsi pour la quatrième fois au poste de Secrétaire général du PPS, il « rempile » comme dit l’expression apocryphe et brutale. Sauf que nous sommes dans le devoir de le dire, il a été réélu contre lui, contre son gré parce qu’il y était quasiment contraint voire même opposé à sa propre candidadture.
Contre sa propre volonté, et faisant quasiment violence contre lui-même et à son corps défendant, il n’a pas voulu faire abandon de sa mission puisqu’il n’avait aucun candidat en face pour reprendre la relève ou se présenter à sa place. Oui, il n’y avait personne pour continuer la mission de participation à la vie politique sous les couleurs du PPS. Ce parti politique, fondé par feu Ali Yata, acteur majeur de la mouvance de gauche dans la vie politique de notre pays, y tient depuis toujours une place significative. Parti qui incarne une certaine gauche dans ses nuances subtiles, engagé pour la cause nationale plus que n’importe quel autre, le PPS est sans doute l’une des rares formations qui peut se prévaloir d’une stabilité historique, organique et institutionnelle.
Si Nabil Benabdallah s’est résolu, en définitive, à accepter un quatrième mandat c’est bien évidemment pour ne pas créer le vide au sein du parti qui existe depuis au moins quatre-vingt ans et qui est à l’histoire du Maroc ce que les combats de libération, de résistance, de luttes sociales et de patriotisme sont à la mémoire de nos classes ouvrières. Patriote, disons-nous, le PPS ne faillit jamais à sa mission de formation d’avant-garde.
Sur l’échiquier politique national, le PPS est de tout engagement pour la défense des valeurs de notre pays, que sont l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale, le combat de dignité de la femme, la dignité des citoyens. Il assume son rôle de parti progressiste et ne déroge point à sa mission de défenseur des travailleurs. Dans un échiquier national dominé aujourd’hui par ce que l’on pourrait appeler « la droite » que sont le RNI, l’Istiqlal et le PAM, le PPS joue bien entendu une force d’opposition avec l’USFP et le PJD. Nabil Benabdallah a transfiguré le PPS et l’a manifestement structuré , en le sortant de son ornière partisane, le banalisant par un glissement tout en nuances et en modération, pour l’intégrer dans le jeu politique subtil en cours et lui imprimer une personnalité propre. Beaucoup de jeunes marocains, cadres, étudiants, travailleurs, salariés, femmes et autres visages le rejoignent par conviction parce qu’ils adhèrent volontiers au crédo du progrès et du mouvement.
La conviction chevillée au corps, une irréfragable volonté de réassurer la continuité d’un parti historique, Nabil Benabdallah assumera de nouveau la mission de leader du PPS par devoir, de celui qui ne renonce jamais. Non qu’il se considère comme l’indispensable « lider maximo », mais plutôt comme le missionnaire qui, dans le jeu des équilibres institutionnels, en écho à ses milliers de militants fidèles et adhérents à sa gouvernance, refuse l’alternative : se démettre ou se soumettre ! Quand je dis que nous avons besoin de Nabil Benabdallah, c’est animé d’une réelle certitude. Il n’est personne pour le remplacer à présent et jusqu’à nouvel ordre, qui se soit prononcé ouvertement pour le remplacer. Et l’échiquier politique, national et international, ne saurait accepter un vide aussi grave voire dangereux. Le réalisme politique, contrairement à ce que pensent et écrivent les catéchumènes du néocapitalisme, est celui d’abord du respect démocratique qui fait la diversité le principe essentiel de nos mœurs. Tous les partis politiques sont indispensables, leur encadrement des masses et des populations demeure le meilleur garant de la démocratie. La majorité des leaders de partis au Maroc ont brillé par leur « éternisation » qui a frisé la dérive…Pour la stabilité du PPS, sa survie, sa durée et ses succès, Nabil Benabdallah, dont on ne saurait souligner plus que ça sa conscience politique aiguë, assumera encore sa mission. La gauche, oui cette gauche d’opposition a besoin de lui et nous aussi…