Maroc et El Salvador, une coopération fructueuse en plein essor
L’Amérique centrale est aujourd’hui l’illustration des percées diplomatiques réalisées par le Royaume au cours des dernières années. Témoigne de cet élan remarquable la récente visite au Maroc de Félix Ulloa, vice-président d’El Salvador, pays qui a retiré sa reconnaissance de la pseudo « rasd » et a ouvertement exprimé son soutien à la marocanité du Sahara.
En effet, le passage de M. Ulloa à Rabat a été l’occasion de mettre en avant les relations bilatérales multiformes et en plein essor entre Rabat et San Salvador, qui sont appelées à être érigées en modèle de coopération sud-sud entre les pays africains et d’Amérique latine.
Dans un entretien accordé à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, M. Ulloa s’est félicité de l’ouverture, en octobre dernier, de l’ambassade de la République d’El Salvador à Rabat, une première en Afrique.
Cette ouverture est une « sage décision » parce qu’elle permettra à El Salvador de s’ouvrir sur l’Afrique et d’élargir sa présence dans les pays de la région, a-t-il assuré, relevant qu’elle permettra également au Maroc de s’ouvrir, par le biais d’El Salvador, sur l’Amérique centrale et d’autres pays d’Amérique latine.
« Les deux sièges diplomatiques vont ainsi être le moyen grâce auquel le Maroc et El Salvador vont avancer dans leur coopération diplomatique, économique, commerciale, culturelle et politique, dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique », a soutenu le vice-président salvadorien. Pour illustrer sa détermination à renforcer ses liens avec le Royaume, El Salvador a retiré sa reconnaissance de la pseudo « rasd », isolant davantage cette entité fantoche sur la scène internationale. Cette décision, qui témoigne de la dynamique inéluctable du soutien de la communauté internationale au plan marocain d’autonomie, n’est qu’une « première décision » allant dans le sens du soutien à l’intégrité territoriale du Maroc, a expliqué M. Ulloa.
Sur la question de l’ouverture d’un consulat d’El Salvador dans les provinces du Sud à l’instar d’autres pays, le vice-président salvadorien a affirmé que la décision de retirer la reconnaissance de la pseudo « rasd » et d’établir des relations diplomatiques avec le Maroc démontre une volonté politique manifeste exprimant « notre solidarité et appui à la cause marocaine ».
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D’autres mesures vont suivre dans le cadre des discussions bilatérales entamées par les deux pays, a-t-il assuré. Cette coopération est amenée à être étendue à d’autres domaines, a, par ailleurs, indiqué M. Ulloa, précisant qu’à l’occasion de sa visite, il a exprimé le souhait de son pays d’avoir une coopération particulière avec le Maroc dans les secteurs agricole et de la pêche, de par la grande expérience dont jouit le Royaume en la matière.
De même, El Salvador et le Maroc peuvent bénéficier d’un échange d’expériences et d’expertises en matière de gestion migratoire, sujet qui tient particulièrement à cœur au gouvernement du président Nayib Bukele, a fait savoir M. Ulloa.
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur l’apport positif que pourrait avoir une coopération en la matière entre le Maroc et El Salvador, tous les deux pays d’accueil, de transit et d’origine pour les migrants.
Le vice-président a, dans ce cadre, expliqué qu’El Salvador souffre de la migration forcée et non volontaire en raison de la situation économique précaire de certaines communautés, qui sans emploi, sans espoir et sans études, se voient obligées d’emprunter la route vers le Nord.
La situation a empiré, a-t-il fait observer, à cause de la violence armée qui sévissait dans le pays, particulièrement en milieu rural. C’est pourquoi le gouvernement salvadorien a mis en place un plan stratégique de récupération agricole, en investissant 200 millions de dollars américains dans la campagne afin de récupérer toute l’activité, notamment celle en rapport avec la plantation de café.
Ainsi, les jeunes dans la campagne auront non seulement des sources de revenu, mais aussi la sécurité et des conditions propices pour travailler, s’est réjoui M. Ulloa, ajoutant que la redynamisation de l’activité agricole encouragerait les Salvadoriens établis à l’étranger à investir dans leur pays.
El Salvador a également fait de la lutte contre la violence armée et le crime organisé un axe d’action prioritaire, a, d’autre part, confié le vice-président, soulignant que son pays a déclaré la guerre contre les gangs pour « protéger la population qui était agressée ».
« Nous avons commencé par déclarer l’état d’exception, conformément à la constitution de la République, pour ensuite introduire des changements dans la loi pénale afin de faciliter l’action de la police et des autres institutions de l’État qui œuvrent dans le but d’éradiquer ce fléau et de combler les vides juridique antérieurs », a-t-il précisé.
Le gouvernement d’El Salvador a également déployé les forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire, une initiative qui s’est soldée par l’interpellation de plus de 50.000 criminels, s’est félicité le vice-président.
Pour conclure, le vice-président a évoqué la réforme constitutionnelle en perspective, affirmant qu’il « est temps d’améliorer et de moderniser une constitution qui a été rédigée pendant la guerre, de la démocratiser et de la mettre à jour selon les principes, les valeurs et l’évolution vécue par la société ».
Avec MAP