Carburants: le gouvernement dans l’impossibilité de subventionner les prix à la pompe
Le prix des hydrocarbures poursuit sa tendance haussière. Plus de 16 DH sont désormais facturés pour un litre de gazole au Maroc. Les prix devraient encore augmenter la semaine prochaine. Excédés par la cherté de la vie, les citoyens ont appelé le gouvernement à subventionner le prix des hydrocarbures. Une mesure qui devrait coûter à l’état l’équivalent du budget alloué aux secteurs de l’éducation et de la santé. Chose que le gouvernement refuse catégoriquement.
Les prix des hydrocarbures continuent d’atteindre des niveaux records. Les particuliers et surtout les professionnels du secteur du transport routier subissent de plein fouet les dégâts de cette inflation qui semble perdurer. Certaines entreprises de transport sont désormais au bord de la faillite, tandis que d’autres voient leur dette s’alourdir.
Las de supporter le coût élevé de la vie, les transporteurs ont appelé le gouvernement à subventionner les prix des carburants. Une revendication à laquelle l’exécutif a répondu fermement.
En effet, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a fait savoir, lors d’un point de presse organisé à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement, que la subvention souhaitée exige un montant énorme estimé à 100 milliards de dirhams.
«Il faudrait 100 milliards de DH pour mener une telle opération…Il s’agit là de l’équivalent du budget gouvernemental consacré aux secteurs de la santé et de l’éducation pour l’année prochaine. »,a-t-il déclaré. Soulignant, par ailleurs, que l’exécutif a consacré un montant de 22 milliards de DH pour soutenir le prix de la bouteille de gaz.
Comme il a tenu à rappeler, par la même occasion, que la subvention du prix du pain a, de son côté, nécessité un montant de 8,5 milliards de DH.
Toujours, au sujet du soutien exceptionnel accordé aux transporteurs routiers, Mustapha Baïtas, a souligné que le Maroc est le seul pays dans la région qui soutient cette catégorie des professionnels.
« On va achever cette année avec 5 milliards de dirhams accordés à ces professionnels, pour qu’on puisse prendre le taxi au même prix, le bus ou encore l’autocar et pour que les produits qui nous viennent des différentes régions restent également au même prix. Actuellement, on est à quelque 3,5 milliards de DH de soutien accordé à cette catégorie, sans compter la 7e tranche de subvention. Avec la 7e, 8e, et 9e tranche, si les prix ne baissent pas, on atteindra les 5 milliards de DH si ce n’est plus. « , a-t-il expliqué.
Il convient de préciser, dans ce sens, que l’exécutif a décidé, le jeudi 17 novembre, d’augmenter la valeur de la septième tranche des subventions alloués aux acteurs du transport routier, et ce de 40%.
Une mesure qui vise, selon le ministère du Transport et de la Logistique, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Mais aussi à assurer la continuité des services de transport des personnes et l’approvisionnement des différents marchés et chantiers.
A noter que cette décision intervient suite aux reproches formulés par les acteurs du secteur notamment les syndicats qui dénoncent des subventions « faibles et insuffisantes » à couvrir la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures.
Des efforts déployés, en vain
Certes, le gouvernement a mis en place toute une batterie de mesures pour soulager les citoyens marocains, accablés par le renchérissement des prix, à travers notamment des soutiens alloués aux professionnels du secteur du transport routier désormais sinistré.
Toutefois, cette opération reste largement critiquée par de multiples transporteurs qui pointent du doigt ses défaillances ainsi qu’une mauvaise gestion. En effet, ces derniers soulignent que de nombreux acteurs n’ont jusqu’à ce jour reçu aucune des tranches octroyées. Laissés ainsi livrés à eux mêmes, portant sur leurs épaules le lourd fardeau.