Sécheresse: La crise actuelle devrait interpeller à plus d’un titre

La crise actuelle liée au stress hydrique dans le Royaume et ses conséquences « devraient interpeller à plus d’un titre« , a estimé le journaliste-écrivain Seddik Maâninou.

Dans un article intitulé « Il fait soif ! », publié sur le média en ligne « Quid.ma », M. Maâninou souligne qu’”il est urgent de commencer par des campagnes médiatiques à la fois intelligentes et agressives pour sensibiliser les citoyens à changer leur rapport à l’eau ».

Il a plaidé, dans ce sens, pour une « culture de l’eau » qui devrait s’accommoder des exigences qu’impose cette crise hydrique.

Tout en relevant l’étendue des répercussions engendrées par la sécheresse notamment la forte baisse des retenues des barrages et Oueds, M. Maâninou s’est dit confiant dans la capacité du Maroc, qui « fort de ses compétences et de ses expertises, saura surmonter cette douloureuse situation”.

Ce constat, de l’avis de l’auteur, « n’empêche pas les interrogations : Les Marocains dans leur ensemble ont-ils vraiment pris conscience de la gravité de la crise ? Doit-on poursuivre la construction des barrages ou faudrait-il opter pour une nouvelle stratégie privilégiant la désalinisation de l’eau de mer ? Ou coupler le deux ? Devrait-on taxer les propriétés dotées de piscines et surveiller strictement l’usage de la nappe phréatique sur toute l’étendue du territoire ?”.

Mais plus alarmant est que l’opinion publique, particulièrement urbaine, paraît insensible à la gravité actuelle et à l’horizon de la crise, a-t-il fait observer.

Il a rappelé, à ce propos, que tout au long de son histoire, le Maroc a connu des périodes de sécheresses aiguës provoquant maladies, épidémies, crises sociales, exodes et migrations.

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Feu SM Hassan II a très tôt pressenti l’importance de cette denrée vitale autant pour les hommes que pour la Terre, a-t-il noté, relevant que pour pallier les caprices du climat, le regretté Souverain a lancé la politique des barrages pour l’irrigation d’un million d’hectares afin d’assurer la sécurité alimentaire du Royaume.

Cette politique « se poursuit toujours, permettant encore au pays de subvenir à ses besoins alimentaires en légumes, fruits, lait et une bonne partie de viandes, d’huiles, de sucre et de légumineuses », a-t-il noté, soulignant que le Maroc a même réussi aujourd’hui une formidable percée sur les marchés étrangers avec l’exportation de deux millions de tonnes de produits agricoles pour une valeur de sept milliards de dollars. L’agriculture contribue à hauteur de 21% au PIB et emploie 40% de la main d’œuvre.

Se basant sur l’avis d’experts, M. Maâninou a fait remarquer qu’actuellement, la sécheresse est de retour avec une acuité encore plus redoutable qu’il y a 40 ans. “A en croire les études prospectives, le pire est encore à venir. Les experts s’accordent à dire que la sécheresse ira crescendo pour atteindre son pic en 2050 et que le Maroc ne sera pas à l’abri de la pénurie d’eau”, a-t-il poursuivi, estimant que le prélude en est la baisse aiguë des précipitations, et ses conséquences, l’amenuisement des réserves des barrages, déjà malmenés par l’envasement, et de la nappe phréatique surexploitée. Ce qui expose déjà trois millions de citoyens à une importante rareté de l’eau.”

Et de relever que « l’augmentation sensible des températures de 1,3 °C n’augure rien de bon. Ce contexte bien difficile vient accentuer les répercussions de la pandémie du Covid-19 et la hausse des prix des hydrocarbures ».

Après avoir rappelé que le Maroc dispose de près de 150 grands barrages et de 140 petits et moyens barrages qui, outre une vingtaine d’autres en cours de construction, totalisent une retenue globale de 19 milliards de mètres cubes, il a fait remarquer que, sous l’effet de la sécheresse, la retenue globale atteint, chiffres de cette semaine, moins de 4 milliards de mètres cubes. “La majorité des barrages sont vides, alors que les deux plus grands barrages du Maroc ‘Bine El Ouidane’ et ‘Al Massira’ sont quasiment à vide. Les cours d’eau de Moulouya et Oum Er-Rabia, les deux plus grands oueds du pays, sont également à sec”, a-t-il écrit.

Avec MAP

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