Oxford Business Group (OBG) lance un podcast sur l’agriculture en Afrique
Le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG) est fier d’annoncer le lancement d’un nouveau podcast consacré à l’agriculture en Afrique. Celui-ci vient compléter les recherches réalisées par OBG sur le sujet en partenariat avec le Groupe OCP et compilées dans un rapport intitulé « Agriculture en Afrique 2022 », paru au printemps.
Pour cette nouvelle édition d’OBG Talks, le Directeur éditorial pour l’Afrique chez Oxford Business Group Bernardo Bruzzone a reçu à son micro le professeur Bruno Gérard, chef du département Agrobiosciences à l’Université Polytechnique Mohammed VI au Maroc, qui revient sur les défis auxquels est confronté le secteur agricole africain et sur les opportunités d’investissement.
Pour lui, le continent africain, où près de 70% de la population vit de l’agriculture, est « un continent vierge quand il s’agit d’investissements du secteur privé dans l’agro-alimentaire, », ce qui se traduit notamment par une productivité très faible du fait d’une faible mécanisation et d’un manque d’accès aux engrais, aux intrants etc. Or, l’enjeu de la sécurité alimentaire est de taille étant donné la forte croissance de la population africaine, qui devrait doubler au cours des trente prochaines années, selon des chiffres publiées par la Banque Mondiale, avec une croissance de la demande alimentaire estimée à 55% d’ici 2030.
Si le continent, qui importe aujourd’hui 85% de sa nourriture, a le potentiel pour nourrir sa population, des solutions doivent être trouvées pour y parvenir. Le podcast explore des pistes pour stimuler la productivité agricole africaine. Il faut produire plus mais aussi produire mieux, explique Bruno Gérard, dans le but d’une agriculture durable. Pour cela, il est nécessaire de dépasser l’agriculture de subsistance traditionnelle et de professionnaliser le secteur pour le connecter davantage aux marchés et utiliser plus d’intrants.
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L’impact du dérèglement climatique est également évoqué dans l’entretien. Ce dernier doit orienter les stratégies mises en place, affirme Bruno Gérard, qui travaille beaucoup sur les problématiques d’agriculture durable. La smart agriculture permet par exemple une meilleure gestion du risque climatique et donc une meilleure rentabilité des exploitations.
Autre point majeur abordé dans l’entretien, la nécessité d’attirer le secteur privé et de développer les chaines de valeur. « Ce qui manque peut-être encore à l’Afrique, ce sont des politiques publiques qui impliquent le secteur privé dans des approches de plus en plus cohérentes, » a-t-il souligné.
Si les innovations technologiques sont nécessaires, les innovations sociales et financières ne le sont pas moins. Bruno Gérard appelle à privilégier une action transsectorielle pour des investissements plus cohérents et une création de valeur durable. Il est également nécessaire de rendre les métiers de l’agriculture plus attractifs et d’offrir aux agriculteurs la possibilité de mieux gagner leur vie, a-t-il déclaré.
Les défis sont nombreux pour l’agriculture africaine, qui va devoir s’adapter rapidement pour répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire et de la résilience climatique mais de nombreuses solutions existent. Ces dernières sont présentées plus en détail dans le rapport d’OBG « Agriculture en Afrique 2022 », qui propose une analyse multifacette fouillée et rigoureuse du secteur.