Le Maroc dans l’impossibilité d’augmenter les salaires aux fonctionnaires
L’augmentation des salaires pour l’ensemble des fonctionnaires du secteur public s’avère impossible compte tenu de la conjoncture économique actuelle. C’est d’ailleurs ce qu’a annoncé le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, mardi 29 novembre, devant les conseillers. Une déclaration qui a suscité l’ire des syndicats qui mettent l’accent sur la nécessité d’améliorer les revenus des salariés en vue d’accompagner la flambée persistante des prix.
La conjoncture économique actuelle ne permet pas une augmentation des salaires pour l’ensemble des fonctionnaires. Telle était la déclaration du chef du gouvernement, lors de son passage devant les conseillers au cours de la séance mensuelle consacrée à la discussion des politiques publiques.
Aziz Akhannouch a, par ailleurs, saisi cette occasion pour souligner que l’exécutif propose, en revanche, aux syndicats une réduction de l’impôt sur le revenu, estimée à un coût de deux milliards de dirhams. Une mesure qui a été incorporée dans le projet de loi de Finances pour 2023, dans l’optique d’améliorer les revenus des fonctionnaires. «Cela est peut-être insuffisant, mais les recettes de l’État ne permettent pas d’aller plus loin», a-t-il expliqué tout en appelant les syndicats à se montrer compréhensifs.
Comme il n’a pas manqué de rappeler les efforts déployés par l’exécutif pour promouvoir la situation des fonctionnaires et améliorer leur niveau de vie, dont la mesure relative à la hausse du SMIG et du SMAG à 3500 dirhams qui coûterait à l’Etat une enveloppe de 500 MMDH.
Toutefois, rien ne semble pas calmer la colère des syndicats qui dénoncent » un gouvernement qui n’honore pas ses promesses. Dans ce sens, le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT) a indiqué que le ministère de l’Économie et des finances a manqué, dans son deuxième PLF, à l’engagement de réduire l’impôt sur le revenu et de mettre en place les recommandations des Assises de la fiscalité, sans pour autant prendre en compte les propositions de l’UMT.
De son côté, le bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) estime que le gouvernement dispose de marges nécessaires pour répondre à cette revendication, en raison de l’augmentation des recettes des phosphates et des recettes fiscales. Appelant le gouvernement à agir d’urgence pour soutenir les citoyens et faire face aux disparités sociales.
Des citoyens plongés dans la précarité
3,2 millions de Marocains ont rejoint les rangs des populations pauvres. Voici ce que révèlent les chiffres officiels dévoilés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). La flambée des prix des matières premières et des denrées alimentaires ont asséné un coup dur à la ménagère. Le coût de la vie connaît un rythme haussier qui semble perdurer et exacerber les disparités sociales et spatiales.