Augmentation du taux d’activité des femmes : L’implication de la société civile et les PPP s’imposent
L’augmentation du taux d’activité des femmes passe par l’implication de la société civile et la réalisation de partenariats public-privé, a indiqué, mardi à Casablanca, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.
Dans une allocution lue en son nom à l’ouverture d’une rencontre nationale sur « Les voies du renforcement de l’inclusion de la femme dans la dynamique économique du Maroc », M. Sekkouri a souligné que le gouvernement a défini, dans ce sens, des objectifs bien précis, notamment celui de remonter le taux d’activité des femmes dans le marché du travail de 20% actuellement à 30% d’ici 2030, et de 45% d’ici 2035, conformément aux orientations du Nouveau modèle de développement (NMD).
Lors de cette rencontre initiée par la Fédération pour la promotion du statut économique de la femme marocaine (RESOFEM), le ministre a, en outre, mis en exergue certains éléments qui régissent la mise en place et l’implémentation réussie des programmes d’inclusion économique des femmes, dont l’évaluation d’impact et la synergie et le partage entre les parties prenantes.
« Ce sont des éléments très importants pour atteindre les objectifs tracés. C’est dans cette perspective que nous avons intégré RESOFEM dans la troisième phase trois du projet Min Ajliki dont les deux premières phases ont abouti à de bons résultats », a déclaré M. Sekkouri, notant que l’inclusion de la femme dans l’économie fait partie des orientations stratégiques du ministère de tutelle et des priorités du gouvernement.
Et d’ajouter que le Maroc a pris, depuis des années, plusieurs initiatives pour favoriser l’autonomisation économique des femmes, question qui se place aujourd’hui au cœur des débats nationaux et internationaux, que ce soit à travers le programme Tamkine, multisectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre par l’autonomisation économique des femmes et des filles, ou par les nombreux projets initiés par les différents départements.
Le ministre a dans ce sens rappelé les majeurs projets mobilisateurs de l’ensemble des parties prenantes dans une approche commune en faveur de l’inclusion économique de la gente féminine, notamment le programme belgo-marocain lancé en 2013 « Min Ajliki », qui a pour objectif principal le soutien à l’entrepreneuriat féminin au Maroc, se félicitant de la réussite du dispositif qui est actuellement dans sa troisième phase d’exécution.
Intervenant à cette occasion, Abdellatif Komat, co-président de la Fédération, a affirmé que cet événement est considéré comme la rencontre de lancement officiel d’un partenariat qui regroupe plusieurs parties prenantes dans le cadre de la troisième phase du programme « Min Ajliki », développé par l’Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger (APEFE) en coopération avec plusieurs partenaires marocains, pour la promotion de l’autonomisation économique de la femme et le développement de l’entrepreneuriat féminin.
Lire aussi : La HACA s’engage en faveur de la promotion du rôle de la société civile
« Il s’agit d’une journée inaugurale à un plan d’action en partenariat avec l’APEFE, le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) qui a pour objectif d’accompagner et de sensibiliser pour la promotion d’une inclusion plus renforcée de la femme dans le tissu économique mais également la promotion de l’entrepreneuriat féminin, afin d’élever tous les indicateurs qui mesurent le degré d’autonomisation économique des femmes d’ici 2026 », a-t-il relevé.
Il a par ailleurs insisté sur la place centrale que devrait occuper la femme « dans la dynamique que connait notre pays dans le cadre du NMD », appelant à fédérer les associations, les organisations et les entreprises afin de constituer un écosystème fort et travailler collectivement sur les objectifs clés qui sont l’employabilité, l’entrepreneuriat féminin et la promotion de la place de la femme dans le tissu économique, qui est aujourd’hui une question cruciale pour l’avenir du Maroc.
De son côté, Sabah Chraibi, présidente d’honneur de RESOFEM, a affirmé que l’inclusion économique passe par la création d’opportunités d’emploi égales, tout en garantissant à chacun la possibilité d’atteindre le bien-être financier et de profiter des avantages de la croissance économique.
Elle a dans ce sens mis en avant l’importance d’une entente collective pour une stratégie pensée et réfléchie, rappelant que cette rencontre représente « le lancement de toute une stratégie d’actions fédérées entre associations, fondations et entreprises. Une synergie qui va permettre de tracer des axes d’intervention plus concertés et plus rationnels qui auront un impact social tant attendu ».
De son côté, Stefan Meersschaert, Premier conseiller et Chef de la Coopération à l’Ambassade de Belgique, s’est félicité de la qualité des relations qui unissent le Maroc et la Belgique dans différents domaines et du chemin parcouru par le Royaume sur le chantier de l’égalité du genre, affirmant que l’objectif d’augmenter le taux d’activité des femmes dans le marché du travail est « très ambitieux » et nécessite un engagement multisectoriel.
« Dans le cadre de notre partenariat avec le Maroc, nous sommes en particulier témoins de l’engagement des différents départements pour soutenir l’atteinte de l’objectif d’égalité du genre sur les fronts économique et social», a-t-il relevé, mettant en avant le rôle crucial de la société civile, qu’il considère « partenaire essentiel » pour faire évoluer les politiques publiques, en matière d’augmentation du taux de féminisation de l’emploi.
« Les importantes évolutions qu’a connu le Maroc par rapport au statut de la femme et la question du genre témoignent qu’il s’inscrit dans une reconfiguration profonde de la société marocaine », a fait remarquer M. Meersschaert.
Cette rencontre a pour objectif de créer une synergie triangulaire entre le secteur public, le secteur privé et la société civile et de proposer un ensemble de recommandations visant la mise en œuvre des orientations stratégiques tracées par SM le Roi Mohammed VI et dans la perspective de l’atteinte des objectifs formulés dans le NMD, relatifs à la promotion du statut économique de la femme Marocaine.
Lors de cette rencontre nationale, deux thématiques ont été traitées, à savoir « Vers un renforcement de la mobilisation organisationnelle dans la dynamique de l’inclusion économique des femmes » et « Vers plus d’intégration de la RSE comme vecteur d’implication des organisations dans la dynamique économique des femmes ».
RESOFEM, première fédération au Maroc d’associations pour l’autonomisation économique des femmes et la promotion de l’égalité professionnelle, à but non lucratif, a été créée le 24 février 2021. Elle est régie par les dispositions du dahir (15 novembre 1958), souscrit aux 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, lesquels concourent à l’objectif d’inclusion et la cohésion sociale.
Avec MAP