Facebook accepte de payer 725 millions de dollars dans le cadre du scandale de Cambridge Analytica
La firme Meta, maison mère de Facebook, a décidé de payer 725 millions de dollars afin de mettre un terme à la procédure lancée contre elle en 2018 dans le cadre du scandale de Cambridge Analytica qui concernait l’utilisation de données personnelles.
Le géant américain Meta, propriétaire de Facebook, a accepté de payer 725 millions de dollars pour mettre fin au procès lancé en 2018 réclamant des dommages et intérêts au réseau social accusé d’avoir laissé des tiers, dont la société Cambridge Analytica, avoir accès aux données privées des utilisateurs.
«Les 725 millions proposés par l’accord constituent le montant le plus élevé jamais atteint dans un procès en nom collectif sur les données privées et jamais payé par Facebook pour mettre fin» à ce type de poursuites, ont affirmé les avocats de la défense dans un document judiciaire déposé auprès d’un tribunal de San Francisco, publié dans la soirée du 22 décembre.
Facebook n’a reconnu aucune infraction, selon les termes de cet accord qui doit encore être approuvé par un juge de ce tribunal. «Nous avons cherché un accord car cela allait dans notre intérêt et celles des parties prenantes. Ces trois dernières années, nous avons totalement revu notre approche concernant la vie privée et mis en place un programme pour en améliorer la protection», a déclaré Dina El Kassaby Luce, porte-parole de Meta.
Les données personnelles des utilisateurs largement partagées
La conclusion d’un accord préliminaire avait été annoncée en août dernier, sans que le montant ou les termes de cet accord ne soient alors révélés. Il était intervenu alors que le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, et sa directrice générale Sheryl Sandberg, qui a annoncé sa démission en juin après 14 ans dans l’entreprise, devaient témoigner devant la justice en septembre, dans le cadre de ce scandale.
Dans une procédure initiée en 2018, des utilisateurs de Facebook accusaient le réseau social d’avoir enfreint les règles de protection de la vie privée en partageant leurs données avec des tierces parties, dont la firme Cambridge Analytica, liée à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Cambridge Analytica, qui a fermé depuis, avait collecté et exploité, sans leur consentement, les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook, auxquelles la plateforme lui avait donné accès. Ces informations auraient été utilisées pour élaborer un logiciel utilisé pour orienter le vote des électeurs américains en faveur de Donald Trump.
En juillet 2019, les autorités fédérales ont imposé à Facebook une amende de 5 milliards de dollars pour avoir «trompé» ses utilisateurs et lui ont imposé un contrôle indépendant de sa gestion des données personnelles.
Depuis l’éclatement du scandale Cambridge Analytica, Facebook a supprimé l’accès à ses données à des milliers d’applications, soupçonnées d’en abuser, restreint la quantité d’informations accessibles aux développeurs en général et facilité, pour les utilisateurs, le calibrage des restrictions en matière de partage des données personnelles. LIRE AUSSI «Sans Cambridge Analytica, il n’y aurait pas eu de Brexit» ? Une théorie désormais mise à mal.