LE MAROC EN ORDRE DE MARCHE
Par Omar Hasnaoui Chaoui
La visite d’Etat, qu’entreprend SM le Roi Mohammed VI en Russie, constitue un événement majeur, crucial et décisif, dans les relations déjà fortes anciennes entre nos deux Pays. La question est de savoir, comment le Maroc peut il asseoir son leadership en tant que soft Power, affirmer son indépendance, face à une Europe au bord de l’implosion et à une Amérique qui doute d’elle-même, et dont le destin est compromis par la montée des populismes. Le Maroc et la Russie, regorgent de forces, d’énergie, de volonté, d’imagination. Ils savent, comment prendre en main leur destin collectif qui repose sur des fondations solides. Tous deux, sous le leadership du Roi Mohammed VI et de Vladimir Poutine, sont confrontés à des défis majeurs de stabilité et de sécurité régionale.
Mais ni le Maroc, ni la Russie, ne concéderont aucune victoire, ni militaire, ni diplomatique, ni symbolique, dès qu’il s’agit de l’unité et de l’intégrité de nos deux nations respectives. La Russie, a récupéré la Crimée, qui historiquement, culturellement, faisait partie intégrante de la nation Russe, comme le Maroc a récupéré son Sahara. Ce qui m’a toujours frappé, dans le combat du grand peuple Russe, c’est la force et le génie de sa littérature, de (Dostoevsky, Tolstoi, Tchekhov, Kourkov), et de son héroïsme ! Durant les cinq années que dura la deuxième guerre mondiale, le peuple russe a consenti les plus grands sacrifices en vie humaine. Il a perdu 22 millions de morts, mais il a triomphé du nazisme et libéré l’Allemagne. Les pertes militaires de la Russie, ont représenté 88 % du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3 %, France 2,3 % et États-Unis 2,2 %.
Au lieu, de nous diriger vers un monde apaise’, on peut légitimement se poser la question, quel est le sens de la politique systématique anti – russe menée par les Etats Unis ? Les américains ont ils voulu compenser leur faiblesse au Moyen Orient, en conduisant sur le continent européen, une politique de sanctions contre la Russie, et encouragé un mouvement insurrectionnel ? Comment l’Europe , s’est engouffrée dans le bourbier Ukrainien, et que dire de plus de la politique irresponsable de la Commission de Bruxelles, et le matraquage anti Poutine de ces mêmes milieux. Tous ces facteurs, ont fait courir au monde, le risque de guerre mondiale. Pendant ce temps où est l’ONU ? Mais, on l’a compris depuis le dérapage de Monsieur « après moi le déluge » qui vient de nous fournir la démonstration qu’il existe bel et bien, une crise profonde de gouvernabilité et que l’ONU, n’est plus capable de bien assumer ses tâches de régulation, face à un monde en phase de rupture géostratégique et que nous vivons, une grave crise de la gouvernance mondiale: gouvernance de la paix, de la sécurité, de la résolution des conflits.
De même, nous ne pouvons pas toujours être un gardien de la pensée américaine, sans nous poser des questions sur leur attitude, lorsqu’il s’agit de notre sécurité nationale, de notre devenir, de notre avenir ! Nous avons été le premier État- Nation à reconnaître l’indépendance des États Unis, et nous étions instamment, sollicités à nous porter au secours et à protéger le libre accès de leurs navires dans le détroit de Gibraltar. Pourtant eux, mieux que quiconque, savent lire les cartes ! Ces cartes ce sont leurs historiens, leurs géographes, leur État- major qui les dressaient. Que ne viennent-ils affirmer au monde, que l’histoire du Maroc est indissociable de son Sahara, et que c’est de la’, et à partir de là , que la gloire de ce pays s’est forgée à travers les siècles. Certes, il y eut des périodes où les impérialismes triomphant, se sont partagés la planète , jusqu’en Chine, en Indonésie, en Australie, et que pas plus tard qu’il y a 70 années, ces mêmes impérialismes européens , occupaient la France et toute l’Europe aussi. Que serait la France, sans l’Alsace Lorraine, sans Nice et la Savoie, sans la Corse et la Bretagne ; l’Amérique sans les Etats sécessionnistes du sud, la Russie sans la Crimée, le Maroc sans le Sahara ? Désormais, notre diplomatie devra être celle de nos intérêts d’abord, et non pas l’intérêt de tiers, et surtout, devrions nous, nous méfier de l’alignement absurde .Nous sommes confrontés à un adversaire sans passé, sans Histoire, une construction abstraite, un pays aux contours géographiques façonné par la France, au détriment du Maroc, un pays qui a choisi le repli sur soi en fermant ses frontières. La crise du Sahara sera cette épreuve de vérité !