Changement climatique: les pertes annuelles au Maroc s’élèvent à 575 millions de dollars
Le coût économique du changement climatique s’élève à plus de 575 millions de dollars chaque année pour le Maroc. Voici ce qui ressort du rapport de la Banque Mondiale intitulé « Donner aux villes marocaines les moyens de s’adapter et de prospérer face aux catastrophes ».Face au dérèglement climatique qui ne cesse de s’accentuer, le royaume devra investir environ 78 milliards de dollars d’ici 2025.
Inondations, multiplication des canicules, feux de forets, sécheresses…les conséquences du changement climatique se font d’ores et déjà sentir au niveau des différentes villes du royaume.
Une récente étude élaborée par la Banque Mondiale dévoile des données loin d’être rassurantes. Les événements météorologiques extrêmes résultant du changement climatique devraient encore s’aggraver au cours des prochaines années en raison du dérèglement climatique. Chose qui constitue « une réelle menace pour les citoyens marocains notamment, les personnes vulnérables en milieu urbain vivant en dessous du seuil de pauvreté avec un accès limité aux services et au soutien », alerte la Banque Mondiale. Soulignant que les villes marocaines, contribuant à plus de 75% du PIB national, sont les plus vulnérables aux aléas naturels et climatiques.
Conscient de la gravité et de l’urgence de la situation actuelle, le gouvernement a mis en place une batterie de mesures afin de faire face à la crise climatique et limiter ses répercussions ravageuses. Dans ce sens, plusieurs stratégies ont été élaborées en partenariat avec la Banque Mondiale, parmi lesquelles figurent le Plan d’action de Fès 2022-2027 dont la vocation principale est de parvenir à des solutions efficaces à même de minimiser les risques liés aux aléas climatiques et de protéger les habitants, les industries locales ainsi que les infrastructures.
Il convient de préciser à cet égard, que certaines villes du royaume ont bénéficié des politiques mises en place en étroite collaboration avec la Banque mondiale, dont les villes de Mohammedia et Ain Harrouda. Deux villes marocaines, particulièrement vulnérables à l’érosion côtière et à la montée du niveau de la mer, qui ont été placées au centre du plan d’action 2022/2027. Une stratégie qui s’engage à réunir les différentes parties prenantes et à mobiliser toutes les forces afin d’établir une approche holistique de la gestion urbaine et côtière.
Le ministère de l’Intérieur a, par ailleurs, conçu un Manuel de résilience urbaine pour les villes marocaines dans l’optique de fournir aux décideurs et personnels techniques des villes les outils et ressources nécessaires pour développer des stratégies et des plans d’action de résilience urbaine solides.
78 milliards de dollars d’investissement d’ici 2025
La Banque Mondiale a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de l’investissement dans les secteurs économiques. En effet, l’institution recommande une enveloppe d’environ 78 milliards de dollars d’investissement d’ici 2025, soit un investissement annuel de 3.5 % du PIB. C’est d’ailleurs ce qui a été indiqué dans son dernier rapport sur le climat et le développement, publié le 3 novembre. Et ce, dans l’optique d’ancrer solidement le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l’horizon 2050, comme l’a expliqué Carole Megevand, responsable du programme développement durable de la Banque pour la région Ména, dans ledit rapport.
« Le plus gros de ces investissements ira dans la décarbonation de l’économie, à hauteur de 53 milliards de dirhams, avec une massification dans les décennies 2030 et 2040. Et ces investissements doivent être couverts à hauteur de 85% par le secteur privé. « , a-t-il souligné.
Vers un état d’urgence climatique ?
Face à la situation climatique qui ne cesse de se détériorer, l’Association Nationale Maroc des Amis de l’Environnement et le Mouvement des jeunes marocains pour le climat sont montés au créneau. L’objectif étant d’interpeller l’exécutif et de le pousser à agir d’urgence face au la dégradation du climat. Dans ce sens, les militants des ONGs ont initié une pétition électronique ,afin de tirer la sonnette d’alarme, et dans laquelle ils demandent au gouvernement de «déclarer l’état d’urgence climatique», d’autant plus que les manifestations et les répercussions du changement climatique sont de plus en plus spectaculaires et exigent des mesures urgentes pour limiter les dégâts.