Le Maroc, éternelle obsession du pouvoir algérien
Par Hassan Alaoui
Chaque jour que Dieu fait, comme une éternelle resucée, les dirigeants algériens ne vivent que pour et par le Maroc. Celui-ci est devenu leur boussole, ce soleil qui les attire et, entre admiration et mépris, les inspire, les inquiète, les accule à des avanies et dévoile chaque jour une rageuse déprime. Oui, en effet, plus il est combattu et détesté, plus ce Maroc brille et scintille. Déroutant, fier et même glorieux.
Au regard de ce qui se trame et se passe autour du Maroc, concocté non sans désastre par les soudards chamarrés d’Algérie, une question se pose : de quel mal ces derniers sont-ils atteints ? Voilà quelques temps, dressés sur leur ergot, ils s’employaient à dresser toutes sortes d’obstacles à la participation du Maroc aux manifestations sportives internationales ou régionales, de la Coupe du monde, à celle de l’Afrique ou bien sûr aujourd’hui au tournoi de la CHAN 23 complètement défiguré, dénaturé de sa vocation pour devenir un enjeu de haine, de cette haine irascible devenue depuis belle lurette déjà une délinquance congénitale des militaires.
Alors que le Royaume du Maroc n’y participe pas, préférant sauvegarder sa dignité que se soumettre au chantage algérien, la junte est désenchantée. Pis : elle ne sait à quel saint se vouer pour avaler sa couleuvre et accabler le Maroc, avec des arguments mensongers, fallacieux bien sûr. Même absent, notre pays est toujours « présent » au cœur de l’événement algérien, au centre des préoccupations et des inquiétudes algériennes, il est le pouls et la température des Chengriha, Tebboune et autres qui ne se résoudront jamais à cette réalité tangible et de plus en plus ancrée que le Maroc est la puissance régionale qui impose ses marques et relève tous les défis.
Tant et si bien – et ce n’est pas une vue d’optique – que notre pays est désormais l’obsession structurale du pouvoir algérien. L’étoile polaire qui, effet de miroir oblige, nous projette dans cette Mouradia chaque jour désemparée un peu plus, saisie par une peur panique de ce que nous devenons, fabriquons, préparons en somme…On imagine aisément Tebboune téléphoner chaque matin tour à tour à Chengriha et Lamamra pour demander « des nouvelles du voisin de l’ouest », cet ennemi historique dont on tait le nom mais qui, tel un spectre, hante les nuits des soudards de sous-préfecture. « Vient », « vient pas » ! Le Maroc ne vient donc pas aux Jeux organisés par la Junte, à l’image calamiteuse de celle-ci.
Serait-il allé à Constantine et ailleurs après, qu’il eût contrarié cette même junte qui, en en faisant gravement son modus operandi, brise l’idéal sportif et le politise à outrance ! Que ne devrait-on par la même occasion rafraîchir la mémoire de cette caricature dénommée Zwelivelile Mandla Mandela, petit-fils du leader sud-africain et lui rappeler que son emblématique et héros grand père, Ernest pour ne pas le nommer, était abrité dans les années soixante du siècle dernier par le Maroc, pris en charge par feu Hassan II, bénéficiant d’une forte complicité de feu Abdelkrim al-Khatib et d’un camp d’entraînement mis à sa disposition à Tafoughalt et Berkane à la même époque. Autrement dit, le Royaume du Maroc prenait en charge l’encadrement, la fourniture des armes et la nourriture, sans compter le soutien financier conséquent aux combattants de l’ANC et autres mouvements de libération d’Afrique dont les dirigeants avaient pignon sur rue, à l’hôtel Balima de Rabat.
Il convient de rappeler qu’à cette époque l’Algérie – oui je dis bien l’Algérie – n’existait pas en tant qu’Etat avant juillet 1962, Ferhat Abbas, président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) ayant été reçu par Hassan II en juillet 1961, soit une année auparavant, avait fait la promesse au Roi d’un règlement maroco-algérien honorable des frontières impliquant, cela va de soi, le respect de l’intégrité territoriale dont la marocanité du Sahara constituait l’axiome central. Cette séquence, M. Tebboune qui n’avait que quinze ans à l’époque l’ignore et pis, il l’occulte et se réjouit de l’infantilisme antimarocain d’un rejeton attardé, pourvu que cela sert son fond de commerce.
Pour autant, l’image et la réputation du Royaume du Maroc demeurent intactes. Et comme l’on a dit, le fait dominant reste l’obsessionnelle haine antimarocaine du régime militaire d’Alger. Remontant à très loin, elle est à présent de plus en plus envenimée et relève de la psycho-pathologie. Le mimétisme pousse les Algériens à revendiquer sans scrupule et s’approprier tout ce que le Maroc incarne et lui appartient : la musique, le carrelage, la cuisine, l’architecture, Tariq Ibn Zyad, le titre des footballeurs, le soutien au peuple palestinien – notamment à travers des manœuvres dilatoires contre le Roi Mohammed VI , président de jure et de facto du Comité al-Qods.
Dans cette cabale identitaire, nous voyons plutôt une folle et désespérante quête, accompagnée d’une irrépressible volonté d’exister non pas aux côtés du Maroc comme le voudrait tout bon voisinage, mais à sa place et, je dirais contre lui…