Corruption et marchandage au Parlement européen, le Maroc en bouc émissaire

Le scandale de la corruption qui a ébranlé le Parlement européen, notamment le groupe social-démocrate, auquel appartient le parti du vice-président Eva Kaili, a du mal à passer. Ce scandale, qui sonne comme un véritable cataclysme, est révélateur de pratiques existentielles toujours ignorées voire entretenues.

Sonnés par le scandale qui a fini de ternir tout un système politique où le lobbying fait foi, les parlementaires européens ont trouvé un bouc émissaire en s’attaquant au Maroc. Mais les faits restent têtus, le système corruptogène au Parlement européen reste une évidence comme l’avait constaté Transparency international, qui a appelé à un changement radical des règles au sein de l’Union. Mais c’était sans compter avec le Conseil européen qui a opposé un niet catégorique.

Alors qu’il cherche un bouc émissaire pour dénouer le scandale de corruption, le Parlement européen a choisi le Maroc en publiant une résolution hostile qui interfère avec le système judiciaire marocain.

A Bruxelles, 60 membres du Parlement européen sont déjà dans la ligne de mire du scandale le plus grave de son histoire, qui ne se limite pas à la supposé scandale de corruption du Qatar.

Pour masquer ce scandale, qui mieux que le Maroc pour détourner la clameur qui s’amplifie de jour en jour. Et pour masquer cette déchéance, le Parlement a adopté une résolution et a choisi les cas de trois journalistes inculpés d’agressions sexuelles pour dénoncer le Maroc pour violation de la liberté de la presse dans un manque de respect flagrant pour les victimes ainsi qu’un mépris pour l’indépendance du pouvoir judiciaire marocain.

Cette affaire d’ingérence dans les affaires souveraines du voisin méridional le plus stable de l’UE a scandalisé les institutions du Royaume, la classe politique et la société civile.

Pourtant, le droit de non-ingérence est consacré par la coutume internationale et repris dans la Charte des Nations Unies, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats constitue, l’un des principes fondamentaux du Droit international positif, régissant les relations internationales. Ce principe comprend la notion de non-ingérence dans le domaine réservé à la compétence exclusive du seul Etat, entendue par la pratique étatique de manière extensive.

D’ailleurs, la Charte des Nations Unies en son article 2, paragraphe 7, consacre donc à l’égard de l’Organisation le principe, bien connu dans les relations inter-étatiques, de non-intervention dans les affaires relevant de la compétence nationale d’un Etat.

Les parlementaires se sont prononcés en faveur de la révision des liens avec le Parlement européen. Cette décision fait suite à l’adoption jeudi 19 janvier par les députés européens d’un texte à respecter la liberté de la presse.

Levée de bouclier contre le Parlement européen

Le Conseil national de la presse a rejeté la résolution et son intention de politiser les droits de l’homme et la liberté de la presse pour servir un programme politique hostile aux intérêts du Maroc.

Le Conseil supérieur de la magistrature a publié une déclaration condamnant la résolution et les tentatives du Parlement européen d’influencer le pouvoir judiciaire marocain.

Les partis politiques ont également rejeté la résolution qui est imprégnée d’un complexe de supériorité et d’un interventionnisme politisant les droits de l’homme et la liberté de la presse au service d’un agenda politique.

Toutes ces institutions ont mis en garde contre les répercussions du chantage du Parlement européen sur les relations avec le Maroc, faisant écho aux avertissements antérieurs du ministre des Affaires étrangères qui a décrit de telles mesures comme un harcèlement sapant le partenariat Maroc-UE.

L’Europe engluée dans ses propres contradictions

Suite aux allégations de corruption contre Eva Kaili, Transparency International demande instamment que des mesures soient prises. Le but, contrôler les députés. Non, répond le Conseil européen, qui a aussitôt empêché la mise en place d’un comité d’éthique indépendant, proposé par Transparency.

Selon l’organisation de lutte contre la corruption, « il y a un déficit d’exécution ». Mieux il y a encore place à l’amélioration. Toutefois, « C’est une bonne chose que le Parlement européen dispose de plusieurs codes de conduite et d’un registre des lobbyistes, mais il faut faire la distinction entre le lobbying et la corruption.

Pour démasquer la corruption, des « réformes sont nécessaires » et sur ce point, « il y a un déficit d’application », déplore Transparency. De tous les parlementaires, seulement un peu plus de la moitié déclareraient leurs rendez-vous avec des lobbyistes, même si cela est obligatoire. Changer cela maintenant est une réaction sensée suite à la entourant le Parlement.

Le Conseil européen a empêché la réforme

L’affaire du « Qatargate » soulève une autre affaire dans laquelle si des projets de réformes ont échoué à plusieurs reprises dans le passé, c’est à cause du Conseil européen, c’est-à-dire des différents États membres de l’UE.

Proposée par les institutions de transparence en externe et externe, le Conseil n’a pas voulu qu’un mécanisme de lutte contre la corruption ne soit mis en place.

Cela peut surprendre de nombreux europhiles, mais 53% des citoyens européens pensent que des intérêts privés, plutôt que des intérêts généraux, contrôlent leur gouvernement. Il ne s’agit pas de fausses nouvelles d’un troll des médias russes, mais d’un rapport de l’enquête du Baromètre mondial de la corruption de Transparency International. Dans la moitié la plus pauvre de l’Europe, où les élections n’ont eu lieu que depuis 1989, les parlements et les partis politiques sont perçus comme les plus corrompus. Dans les démocraties plus anciennes et plus riches, où il y a à peine 30 ans, les pots-de-vin pouvaient être déduits de la liste fiscale d’une entreprise en tant que dépenses professionnelles, les citoyens considèrent les banques comme les principaux sponsors de la corruption.

Selon europam.eu, un outil interactif de responsabilisation publique, le scandale de la FIFA en 2015 ou le scandale « pétrole contre nourriture » de l’ONU en 2005 ont fourni un modèle de corruption institutionnelle dans les organisations internationales. D’une manière générale, dans des contextes aussi complexes où il y a peu ou pas de responsabilité

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