Genève: Le Maroc appelle à s’attaquer au désarmement nucléaire par des actions urgentes, courageuses et progressives
L’ambassadeur Représentant Permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, a appelé, mardi, à s’attaquer à la menace mondiale que représente le désarmement nucléaire par des actions urgentes, courageuses et progressives, conduisant à leur prohibition.
»Le désarmement nucléaire constitue la priorité que nous avons la responsabilité de réaliser, compte tenu de l’évidente menace catastrophique de ces armes« , a affirmé M. Zniber, à l’occasion de la séance plénière de la Conférence du désarmement (CD), rappelant que les traités mettant en place des zones exemptes d’armes nucléaires constituent une option importante dans la voie du désarmement nucléaire.
Le Maroc a souligné, à cet égard, son attachement à la mise en œuvre effective de la résolution de 1995 pour affranchir la région du Moyen-Orient des armes nucléaires et de toutes les autres armes de destruction massive, regrettant, dans le même sillage, l’échec de la 10ème Conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
« C’est une nouvelle occasion manquée de renforcer la sécurité mondiale, alors qu’une nouvelle course aux armements nucléaires s’amorce très dangereusement », a déploré M. Zniber.
Il est ‘’profondément inquiétant’’ de remarquer la hausse record et incessante des budgets militaires, non seulement de la part des grandes puissances, mais aussi sur le plan régional, a-t-il fait observer, estimant que « cette frénésie de dépenses militaires nous éloigne davantage de l’objectif d’une coopération internationale visant à créer un monde pacifique, et porte préjudice à tout effort d’intégration régionale ».
Dans ce contexte, le Maroc, qui attache une grande importance à la coopération internationale et au renforcement des capacités dans le domaine du désarmement, a organisé, en décembre dernier, avec les États-Unis, un atelier régional nord-africain, le premier de son genre dans la région, sur la Sécurité contre la Prolifération, qui a connu la participation de pays africains et européens, a rappelé le diplomate.
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Cet atelier, qui s’inscrivait dans le cadre de ‘’l’Initiative de sécurité contre la prolifération’’, fut une occasion de partage d’expériences, dans l’objectif de relever les menaces sécuritaires classiques et émergentes en Méditerranée et sur la façade atlantique africaine, en lien avec les défis de la prolifération et les menaces d’acquisition des armes de destruction massive par des groupes non étatiques, à même d’amplifier les risques du terrorisme et du séparatisme, a-t-il expliqué.
M. Zniber a également salué les efforts menés par l’Irlande dans l’élaboration et la négociation de la déclaration politique sur la protection des civils de l’usage des armes explosives dans les zones peuplées, félicitant le pays pour l’adoption de ce texte « qui, à l’avenir proche, démontrera tout son intérêt« .
Cette déclaration politique à laquelle le Maroc a adhéré lors de la Conférence Internationale, tenue le 18 novembre dernier à Dublin, « cadre avec la volonté des Hautes autorités du Royaume de contribuer, en permanence, à l’évolution du corpus juridique humanitaire, en vue de son adaptation aux défis évolutifs de la scène internationale« , a assuré l’ambassadeur.
Selon lui, la déclaration politique de Dublin représente « un signal fort » de la part des 84 signataires qui, au-delà de la reconnaissance des conséquences dévastatrices de l’usage de ces armes sur les populations et infrastructures civiles, s’engagent à contribuer aux efforts du CICR et autres organisations internationales humanitaires pour la limitation de ces pratiques inacceptables du point de vue du Droit International Humanitaire.
Par ailleurs, M. Zniber a relevé que la vitesse à laquelle la conjoncture géopolitique et sécuritaire actuelle se détériore « nous oblige, en tant que membres de la CD, à prendre des décisions nécessaires, en vue de l’élaboration d’un socle solide du désarmement mondial ».
« Il est également judicieux que la CD œuvre, dans un esprit constructif et de consensus, à moderniser son approche, être plus pratique, souple et réaliste, pour prouver sa raison d’être« , a-t-il préconisé.
Et de conclure que « le temps est propice pour la Conférence de se ressaisir et de tracer la voie vers une reprise de ses travaux, sur une base à la fois concrète, réaliste et pragmatique, en vue d’apporter les réponses adéquates aux multiples menaces qui n’ont de cesse de fragiliser la paix et la sécurité internationales« .
Avec MAP