Climat : Le Maroc, un exemple en matière de financement climatique au Maghreb
Par Kenza El Rhana
Spécialisé dans la finance durable, verte et climatique, le cabinet de consulting Green for South, a publié son rapport Climate Finance Readiness Index évaluant les réglementations et mesures prises par 14 pays en termes de financement climatique. Répartie sur 4 régions – Afrique du Nord, Moyen-Orient, Golfe et Turquie – l’évaluation tient compte des spécificités de chaque territoire et met en place des critères adaptés. Avec un score de 31,33 %, la région nord-africaine montre des résultats prometteurs, dont le Maroc représente le modèle le plus abouti.
En mesurant l’état de préparation des systèmes financiers pour faire face aux risques et soutenir l’action climatique, l’étude départage les pays en deux catégories. La première est celle des “Implementers” et comprend les pays les plus avancés dans la mise en place de mesures contraignantes volontaires ou institutionnelles, avec le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie, la Turquie, le Bahreïn et les Emirats arabes unis. La seconde, dite des “Initiators”, désigne les états qui en sont au premiers stades de la mise en place d’un système de finance climatique ou qui ne dispose d’aucune réglementation dans le domaine avec l’Algérie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Liban, Oman et le Qatar.
Si le maghreb est à un stage d’implantation peu avancé des régulations nécessaires, la résilience climatique du Maroc a été soulignée, notamment en matière d’atténuation des effets climatiques négatifs et de mesures d’avertissement. En investissant massivement dans sa politique climatique, le Maroc fait preuve d’un volume d’activité intéressant avec un coût total des actions d’atténuation et d’adaptation au climat de 78 milliards de dollars d’après la Contribution Déterminée au niveau national (CDN).
En ce qui concerne la région MENA, l’Egypte se démarque en rendant toutes les réglementations relatives aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et climatiques obligatoires dans les différents secteurs financiers à la différence de la Tunisie, de la Turquie ou du Maroc, qui agissent généralement au travers d’actions volontaires. Les régions Moyen-Orient, Conseil de coopération du Golfe (CCG) et Turquie obtiennent respectivement les scores de 40,23 %, 17,53 % et 46,84 %, plaçant le Maghreb à la 4e place du classement.
Le rapport publié par Green for South constitue un premier coup de d’oeil à la politique de finance verte de ces différents pays et sa prochaine version devrait comporter des critères d’évaluations additionnels dans le but d’améliorer la pertinence et la fiabilité de sa méthode de notation.