Pêche maritime: un vecteur essentiel de développement socioéconomique
Le secteur de la pêche maritime occupe une place importante dans le paysage de l’économie nationale et constitue un vecteur essentiel de développement socioéconomique du Maroc, a souligné Mme Zakia Driouich, Secrétaire Générale du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts (Département de la Pêche maritime).
« Depuis le lancement en 2009 de la stratégie ‘Halieutis’ par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie, ce secteur n’a pas cessé de se développer tant au niveau de la production, qu’au niveau de l’exportation et de l’investissement« , a dit Mme Driouich dans une interview accordée à la MAP à l’occasion du 6ème Salon Halieutis qui se tiendra du 01 au 05 février à Agadir.
Cela, a-t-elle expliqué, est le fruit notamment d’une bonne gouvernance incluant une participation effective des différentes parties prenantes à la mise en œuvre de l’ensemble des chantiers lancés par cette ambitieuse et audacieuse stratégie, mettant en avant les résultats probants obtenus en matière de durabilité et de préservation de la ressource, de renforcement des infrastructures de débarquement et de commercialisation ainsi que d’amélioration de la compétitivité du secteur, sans oublier la promotion socioprofessionnelle des gens de mer.
Ainsi, fort de ces atouts, le secteur halieutique marocain contribue à environ 2% du PIB national. En 2021, la production halieutique a atteint 1,42 million de tonnes (MT) pour une valeur d’environ 15,1 milliards de dirhams (MMDH), correspondant à une progression, aussi bien en volume (+3%) qu’en valeur (+35%) en comparaison à l’année 2020, a fait valoir Mme Driouich.
De même, le secteur draine d’importantes devises à travers ses exportations totalisant 25,54 MMDH en 2021 avec un volume de 818.000 T, soit un nouveau record en termes de valeur et ce, malgré la crise sanitaire de la covid-19.
Aussi, les fruits de la stratégie « Halieutis » ont généré de forts impacts macro-économiques et sociaux, notamment un doublement de la valeur ajoutée sectorielle et du chiffre d’affaires (CA) à l’export, la création de près de 48.000 nouveaux emplois directs à terre et une hausse annuelle moyenne de 15% des investissements dans les industries de la pêche.
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Selon Mme Driouich, l’année 2022 vient aussi conforter ces résultats positifs, la production halieutique ayant totalisé 1,56 MT pour 13,6 MMDH, soit une hausse en volume de 10% contre une baisse en valeur de 10%, comparée à 2021.
La hausse du volume par rapport à 2021 a concerné surtout les pélagiques (+17%), particulièrement la sardine (+26%) alors que la baisse de la valeur est due au recul du CA des céphalopodes de 26%, en raison du recul des prises de ce groupe d’espèces de 29%, dû en particulier au prolongement de la période d’arrêt de la pêche au poulpe au sud de Sidi El Ghazi durant l’été 2022, a-t-elle précisé.
Parallèlement, Mme Driouich a mis l’accent sur l’industrie de transformation et de valorisation des produits de la pêche, laquelle occupe une place privilégiée dans l’économie nationale. « Nous comptons actuellement 497 unités de valorisation à terre qui génèrent plus de 12.2780 emplois. De plus, cette industrie diversifiée (Conserve, semi-conserve, conditionnement des produits frais, congélation, fabrication de farine et huile de poisson, fumage, plats cuisinés et d’autres activités valorisantes) traite près de 60% des captures de la pêche côtière et exporte sa production sur plus d’une centaine de pays dans les cinq continents », a-t-elle relevé, ajoutant que 31% du volume d’investissement a été enregistrée au niveau de l’activité de la conserve en 2021.
Au volet social, le secteur de la pêche maritime génère près de 240.000 emplois directs et près de 650.000 emplois indirects, faisant vivre entre 3 et 4 millions d’habitants, a indiqué Mme Driouich. Et de noter que la pêche artisanale qui revêt un caractère purement social, génère à elle seule environ 60.000 emplois directs en mer, et est pratiquée par environ 17.000 barques dans plus de 150 sites de pêche le long du littoral marocain, des sites de pêche formant des micros-pôles de développement, générateurs d’emploi et de prospérité dans l’espace littoral. Par ailleurs, la Secrétaire Générale du Département de la Pêche Maritime a évoqué le Programme National de l’Économie bleue, mis en place par le gouvernement marocain en partenariat avec la Banque mondiale pour une durée de 5 ans, dans l’objectif de développer des cadres institutionnels en améliorant la gestion intégrée des ressources naturelles et en renforçant certains secteurs pour une économie bleue résiliente au changement climatique.
Ce programme, a-t-elle poursuivi, vise également à promouvoir les investissements dans des secteurs clés parmi lesquels la pêche et l’aquaculture durable en soutenant la création d’exploitations aquacoles et la préservation des ressources marines dans des aires marines protégées (AMP) qui favorisent la gestion des ressources halieutiques et permettent de garantir les moyens de subsistance des pêcheurs.
Et d’ajouter: « C’est dans ce cadre, que le Département de la Pêche s’est engagé au titre de ce programme à créer trois Aires Marines Protégées à des fins de pêche au niveau de trois régions stratégiques du royaume pour soutenir la pêche artisanale et créer des activités génératrices de revenus au profit de la population de ces régions tout en continuant à œuvrer pour la préservation de ses ressources halieutiques ».
La mise en place de ces AMP, qui s’inscrit dans l’axe de durabilité de la stratégie « Halieutis », est conçue pour être à la fois, un outil de régulation de l’effort de pêche et un outil de protection des espèces menacées et des zones écologiquement sensibles, a relevé Mme Driouich, indiquant que c’est ainsi que le Maroc vise à atteindre l’objectif de 10% d’AMP à l’horizon 2030.
Avec MAP