Australie : Plus de 50.000 armes illégales récupérées à la faveur d’une amnistie
Plus de 50.000 armes à feu ont été récupérées en Australie dans le cadre d’une amnistie permettant à leurs détenteurs de les rendre sans être inquiétés, ont annoncé vendredi les autorités.
Cette campagne de trois mois était la première menée dans l’ensemble du pays depuis une tuerie de masse qui avait fait 35 morts en 1996 en Tasmanie (Sud). Cette opération s’est achevée ce week-end, peu avant le massacre de 58 personnes à Las Vegas par un retraité de 64 ans, qui a relancé le débat sur le contrôle des armes. Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull s’est félicité vendredi de la « réponse extraordinaire » à la campagne de récupération des armes. « L’Australie possède une des lois de contrôle des armes les plus fortes, mais les armes illicites demeurent une menace pour la population« , a-t-il dit. « Grâce à cette amnistie, il y a désormais 50.000 armes à feu en moins dans les rues« , a-t-il dit.
Avant de lancer cette opération, le gouvernement avait estimé à 260.000 le nombre d’armes illicites en circulation. L’amnistie permettait aux gens de rendre des armes illicites ou non voulues sans qu’aucune question ne soit posée. La possession illégale d’arme à feu est en temps normal passible d’une amende de 280.000 dollars australiens (185.000 euros) ou de 14 ans de réclusion. L’objectif de l’amnistie est notamment de lutter contre le terrorisme et les fusillades entre bandes armées. Les autorités ont déjoué 13 attentats en Australie depuis septembre 2014. Certains projets se sont cependant matérialisés, comme l’attaque d’un café de Sydney en décembre 2014 dans laquelle deux otages ont péri.
Les Etats australiens décrètent de temps à autre des amnisties mais il s’agit de la première à l’échelle nationale depuis que Martin Bryant a abattu 35 personnes à l’arme semi-automatique à Port Arthur, ancien centre pénitentiaire et site touristique de l’île de Tasmanie, dans le sud du pays, en avril 1996. Ce massacre avait ébranlé l’Australie et le Premier ministre de l’époque, John Howard, avait durci la loi sur les armes, avec l’interdiction de certaines d’entre elles, l’introduction de permis et le relèvement de l’âge minimum requis. L’opinion est favorable à ce type de mesures. Plus de 600.000 armes avaient été détruites après l’attaque de Port Arthur.