La lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent au centre d’un atelier néerlando-marocain à Rabat
Un atelier initié par l’Institut néerlandais au Maroc (NIMAR) et le Centre marocain des études stratégiques (CMES) sous le thème « Radicalisme et extrémisme violent: perspectives et dynamiques en cours » a débuté ses travaux, jeudi à Rabat, avec la participation d’une pléiade de chercheurs néerlandais et marocains.
Cet atelier de deux jours, qui s’inscrit dans le cadre du programme néerlandais +Bridging gaps+ (Combler les lacunes), vise à permettre un échange entre les experts, les académiciens et les acteurs sécuritaires marocains et leurs homologues des Pays-Bas notamment sur les expériences liées aux défis que représentent le radicalisme et l’extrémisme violent en tant que problématique qui ne peut se limiter à l’approche sécuritaire, mais qui nécessite une stratégie globale et multidimensionnelle. Intervenant à cette occasion, le président du CMES, Mohamed Benhamou, a relevé l’importance de la thématique de cette rencontre qui a pour but d’examiner les pratiques adéquates en matière de lutte contre l’extrémisme violent et déconstruire les modes opératoires adoptés par les extrémistes pour cibler plusieurs catégories.
Cet atelier est l’occasion de mettre en avant l’approche multidimensionnelle mise en place par le Maroc pour lutter contre le radicalisme et l’extrémisme, une approche qui porte ses fruits aussi bien sur le plan religieux qu’en matière de développement humain, a-t-il indiqué.
Dans ce sens, le président du CMES a affirmé que l’intérêt que portent les experts néerlandais à l’expérience marocaine montre que le Royaume est devenu un modèle qui attire l’attention de plusieurs pays en matière de lutte contre le terrorisme, notant que l’extrémisme violent est un problème mondial qui nécessite une coopération internationale soutenue. Pour sa part, le président du NIMAR, Léon Buskens, a souligné que l’organisation de cet atelier reflète la volonté de l’Institut d’ajouter les études sécuritaires à ses activités, notant que le Maroc a cumulé une expérience considérable en matière de lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent et a réussi à préserver sa stabilité.
Dans la même veine, Paulo Dimas, membre au Centre des études africaines à l’Université de Leiden, a mis en avant les bienfaits d’une approche multidimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme, relevant que cet évènement intervient à un moment où Daech perd le contrôle dans ses bastions les plus importants, d’où la nécessité, selon lui, de faire face à la menace que représente le retour des combattants étrangers aux centres de conflit dans la région du Sahel et dans l’est de l’Afrique ou à leurs pays d’origine ou d’accueil.
La première séance de cet atelier porte sur les dynamiques en cours et les perspectives des combattants terroristes après la chute des bastions de Daech, alors que la deuxième séance est axée sur les délinquants rebelles, les néo-jihadistes, les loups solitaires ainsi que l’émergence d’une nouvelle catégorie d’acteurs de violence.
La dernière séance, quant à elle, sera consacrée à la comparaison de l’approche qu’adoptent le Maroc et les Pays-Bas en matière de dé-radicalisation.