[ Vidéo ]Pegasus et Parlement européen : Macron veut blanchir la France
Le président français Emmanuel Macron a prononcé, lundi 27 février, un nouveau discours sur l’orientation de sa politique africaine dans les années à venir. Cette allocution précède le début de son périple dans quatre pays d’Afrique centrale : le Gabon, l’Angola, le Congo et la République démocratique du Congo. Devant les journalistes Macron a dit lors de sa conférence de presse sur sa stratégie en Afrique. « Ma volonté est d’avancer avec le Maroc », a déclaré Macron.
Dans un discours, le président français Emmanuel Macron a montré « ses priorités et sa manière de promouvoir la coopération entre la France, l’Europe et le continent africain ». Il a également montré comment Paris envisage des modifications de sa présence militaire sur le continent, alors que l’armée française a dû quitter le Mali et le Burkina Faso, où elle était impliquée dans des mesures communes de lutte contre le terrorisme.
Macron espère que le rôle de la France pourra passer de « fournisseur d’aide d’urgence à investisseur ». Il prône une « nouvelle relation équilibrée, mutuelle et responsable » avec les pays du continent africain.
Pour ses rapports avec le Maroc où couve une tension, Paris tente de nier la crise qui a été accentuée par le scandale de corruption au Parlement européen, sans compter la question des visas et ses accointances soupçonneuses avec l’Algérie. De tout ça, le président français dit que sa « volonté est d’avancer avec le Maroc » dans un contexte très troubles vu la nouvelle posture diplomatique française.
Prenant à témoin SM le Roi Mohammed VI, Macron déclare que ses relations avec le Souverain sont « personnelles et amicales et elles le demeureront ».
Visiblement gêné dans cet exercice de justification, il accuse et dénonce ceux qui essaient de « monter en épingle » ces « péripéties », et cite les scandales du Parlement européen, et l’affaire Pégasus dans lesquelles, il écarte toute manœuvre de la France avec une imputation qui en dit long son : « est-ce que c’est le fait de la France », lance-t-il aux journalistes. Loin de s’arrêter, Macron dédouane Paris de la tension actuelle se demandant « est-ce que la France a ajouté de l’huile sur le feu ? Avant de répondre par la négative. Cette partie de son discours, si elle n’atténue pas la tension, ne va sans doute pas la calmer. Toutefois, le chapitre Maroc du discours de Macron a clairement révélé la posture officielle de Paris sur son rapport avec Rabat où le déni semble être la réponse.
D’un autre côté, le président français se dit étonné de ce qui se passe actuellement en Afrique. Le continent fait face à « une accumulation de défis vertigineux ». Il a évoqué, entre autres, les défis dans le domaine de la sécurité climatique et les questions d’immigration.
Il espère s’attaquer à ce dernier en améliorant les perspectives d’avenir des jeunes Africains. Il a appelé les États à investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation et la transition énergétique.
Vol d’art
Macron a également annoncé l’arrivée d’une loi-cadre destinée à restituer les œuvres d’art africaines pillées aux pays qui en font la demande.
La loi sera présentée au parlement « dans les semaines à venir » par le ministre français de la culture. Macron espère que sa démarche s’inscrira dans « une dynamique européenne plus large ».
La France a colonisé une grande partie du continent africain et pendant cette période a volé de nombreuses œuvres d’art africaines.
Ce discours du président français intervient après celui de Ouagadougou en novembre 2017, dans lequel Emmanuel Macron poursuivait les principes qu’il entendait mettre en place lors de son premier quinquennat dans la politique africaine de la France.
Selon l’Elysée, cette démarche veut renforcer sa politique dans son second mandat. Elle intervient dans un contexte où, sur le continent, les relations de la France avec ses anciennes colonies suscitent des débats de plus en plus importants chez les jeunes qui souhaitent concevoir un nouveau type de relations internationales.