Forum MD Sahara : Faire de l’investissement le pont entre le Maroc et l’Afrique
Le plan de développement des provinces du Sud, initié par SM le Roi Mohammed VI depuis 2015, s’appuie essentiellement sur l’investissement dans cette région qui joue un rôle important, car étant le prolongement du Maroc vers l’Afrique.
En marge du 2éme Forum MD Sahara tenu le 4 mars à Dakhla, Mme Houda Boutoulout, Directrice du pôle impulsion économique et Offre Territoriale au CRI Dakhla Oued Eddahab a traité l’investissement dans sa dimension nationale régionale avec une vision qui renoue le Maroc avec sa profondeur africaine, mais aussi dans un prisme qui est de redonner au continent africain son véritable place dans le secteur de l’investissement.
Dans sa communication, Mme Houda Boutoulout a mis l’accent sur l’attention particulière portée par SM le Roi Mohammed VI aux provinces du Sud, notamment la ville de Dakhla, porte de l’Afrique. « Un intérêt qui témoigne bel et bien de l’engagement indéfectible du souverain en faveur du développement du continent africain. »
Abordant la question de l’investissement dans la région de Dakhla Oued Eddahab, elle est revenue sur le plan de développement des provinces du Sud qui était le cadre général de développement de l’ensemble des investissements.
Dans cette dynamique, elle soutient qu’il y a deux types d’investissements qui ont été déployés jusqu’à présent : la partie investissement amorçage, qui était déployée par les pouvoirs publics et la partie investissement de développement sur laquelle la région de Dakhla Oued Eddahab en tant que Centre Régional d’Investissement (CRI) encourage le secteur privé à s’implanter au niveau de la région.
« Par rapport aux investissements d’amorçage, le développement la région de Dakhla Oued Eddahab, grâce à son positionnement, s’inscrit dans la volonté de vouloir renouer Dakhla avec sa profondeur africaine et que nous tentons au quotidien de traduire par de véritables actions de partenariats. », explique Houda Boutoulout.
Pour le CRI de Dakhla Oued Eddahab, le partenariat avec les pays africains se traduit en termes de conception, d’étude de marché ou d’action de Business Intelligence.
Ainsi toutes les actions de veilles sont concentrées sur les investissements directs étrangers, mais avec un vrai focus sur les pays africains et surtout de l’Afrique de l’Ouest. Sans compter la valeur ajoutée que va apporter la zone de libre-échange continentale en Afrique( Zlecaf). « Ainsi l’ensemble des actions qui ont été pensées, menées et déployées s’inscrivent dans ce sens. », précise-t-elle.
C’est dans cette dynamique que le CRI Dakhla Oued Eddahab organise les Africa Business Days pour justement « permettre une interaction plus fluide, dans tous les secteurs avec les pays frères du continent ».
« Pour pouvoir parler de l’Afrique, il ne suffit pas d’en parler », prévient la Directrice du pôle impulsion économique et Offre Territoriale au CRI Dakhla Oued Eddahab, mais il faudra d’abord la « comprendre en profondeur », précisant que même les actions d’entrepreneuriat sur lesquels intervient le CRI. Mieux elle déclare que « le CRI va travailler en profondeur sur des programmes d’accompagnement d’ici la fin d’année au profit de la communauté africaine, que ça soit en matière d’accompagnement à l’entrepreneuriat de la phase idéation à la phase accompagnement par rapport aux différents mécanismes d’appui technique ou financier. »
Parlant d’investissements que ça soit au niveau infrastructure, super structure, structures ou facteurs de production, elle soutient que la dimension africaine doit être bien prise en compte.
Dans un rapport publié par la Banque mondiale, il a été constaté que l’Afrique perd annuellement 40% par rapport au potentiel qu’elle peut avoir en termes de productivité. Dans la même veine, le continent perd aussi 2 % en croissance annuellement. Pour Houda Boutoulout, cela est dû au mauvais état des infrastructures. « Qui dit investissement, dit attirer des investisseurs qui puissent développer des projets dans le modèle économique qui devrait bien évidemment être viable et fructueux. Mais cela ne peut pas se faire sans que les pays en question ne développent pas des infrastructures ou même d’avoir des projets commun. »
Pour plus d’efficacité, elle propose d’éviter les facteurs qui alourdissent les investissements et qui ont pour conséquence la hausse du taux d’endettement des pays africains. A ce titre, le Maroc a beaucoup investi dans l’implémentation de projets structurants en termes d’infrastructure. « Donc nous pouvons en faire profiter nos amis africains comme véritable levier de compétitivité et de coopération à l’échelle Inter africain et intercontinental. »
Pour revenir à l’investissement sous un prisme panafricain, « nous avons certaines actions à déployer qui sont de deux ordres : des actions courtes et des actions longues. » et dans les actions àcourtst termes, « nous pouvons travailler sur la mutualisation des énergies dans un cadre opérationnel. ». Toutefois, elle confirme que « les bonnes intentions de coopération internationale sont indispensables, saines et bonnes mais, il faut travailler sur une feuille de route opérationnelle avec des timings précis et des actions concrètes »
Toujours dans ses propositions, elle soutient que les acteurs africains pourraient également travailler sur des actions de renforcement de capacité dans le cadre du doing business et du climat d’affaires panafricain qui seront taillés sur les besoins et répondront au mieux par rapport aux enjeux auxquels l’Afrique fait face. Cependant, « il y a une action à courts termes, mais urgente sur laquelle, les Etats sont appelés à collaborer ensemble, c’est l’articulation entre la gouvernance et la partie exécutoire de l’investissement, c’est-à-dire qu’aujourd’hui il faudra sortir des sentiers, battus et s’inscrire pleinement dans des actions qui puissent être facilement concrétisable et se mettre à la peau d’un investisseur. », soutient Houda Boutoulout, car aujourd’hui le vis-à-vis par rapport à un investisseur étranger doit être à la hauteur.