Tunisie : un ministre appelé à s’excuser par des ONG sur fond de discours controversé
Des ONG tunisiennes ont appelé, mercredi, le ministre tunisien de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, à présenter des excuses, après un discours controversé qualifié de « violent et dangereux », à l’encontre des médias, des syndicalistes et des partis politiques.
Dans des déclarations relayées par les médias en marge d’une visite officielle à Ben Guerdane (Sud-est de la Tunisie), le ministre s’en est violemment pris aux médias, hommes d’affaires, syndicalistes et partis, dans un contexte tendu, marqué par une vague d’arrestations ciblant les figures de l’opposition.
« Ceux qui nous font tympaniser les oreilles à travers les slogans de l’immunité parlementaire, de l’immunité judiciaire et qui brandissent à cor et à cri le sacré devoir incombant aux médias et aux syndicalistes, sont bien loin de faire office de bon juge, de bon syndicaliste ou encore de bon journaliste », a dit le ministre.
Dans une déclaration commune, les signataires ont demandé au ministre de l’Intérieur de présenter des excuses officielles après ses propos « violents, dangereux et hâtifs », appelant à les supprimer des pages officielles du ministère de l’intérieur sur les réseaux sociaux.
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Le collectif de la société civile lui a, également, fait porter la pleine responsabilité des retombées de son discours sur la sécurité des journalistes, des militants syndicaux, des civils et des hommes politiques.
« Le ministre de l’intérieur s’est empressé à mettre tout le monde dans le même panier et a incité contre les organes intermédiaires », déplorent les ONG, notant que ces déclarations relèvent d’un « discours fragmentaire et sectaire », au lieu de prôner « l’unité nationale et la mobilisation collective » face au terrorisme.
Parmi les composantes de la société civile signataires de cette déclaration commune, figurent l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.
La Tunisie connaît, dernièrement, une série d’arrestations d’hommes politiques, de figures de l’opposition, d’activistes de la société civile, de responsables de médias et de syndicalistes, suscitant une vague d’indignation de plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.
Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, plusieurs figures politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes politiques.
Avec MAP