L’industrie marocaine de l’énergie éolienne générera près de 17 MMDH
L’industrie de l’énergie éolienne au Maroc devrait créer 75 000 emplois supplémentaires et apporter plus de 17 milliards de dirhams à l’économie au cours des quatre prochaines années, selon un rapport publié par le Global Wind Energy Council (GWEC).
Un pays qui installe 1 GW de capacité d’énergie éolienne terrestre par an pourrait débloquer une série d’avantages socio-économiques et environnementaux, indique le rapport du Conseil, citant à cet égard l’exemple du Maroc.
L’industrie éolienne a démontré son rôle central dans le soutien d’économies locales florissantes grâce à la création d’emplois qualifiés et au maintien d’infrastructures essentielles tout en contribuant de manière spectaculaire à la réduction des émissions de carbone et à la fourniture d’une énergie propre, abordable et sûre.
Le rapport du WGEC rappelle la COP22 accueillie par le Maroc en 2016 et les grandes réformes lancées par le Royaume pour développer son secteur des énergies renouvelables.
Cela implique un objectif de produire plus de la moitié de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables d’ici 2030, contre environ 15% aujourd’hui. En tant que pays en développement à faibles émissions par habitant, le Maroc met déjà en œuvre des mesures pour atteindre ses objectifs actualisés de la CDN 2021.
Le Maroc reste largement dépendant du marché international de l’énergie, puisqu’il importe plus de 90% de ses besoins énergétiques. La sécurité énergétique a été une priorité absolue pour le Maroc au cours de la dernière décennie, et les prix élevés actuels du gaz ont considérablement augmenté les coûts énergétiques nationaux, soulignant la nécessité pour le Maroc d’adopter une politique énergétique plus autosuffisante.
Le Maroc cherche à accroître la sécurité d’approvisionnement en réduisant la dépendance vis-à-vis des importations d’énergie, notamment par l’expansion des sources renouvelables pour la production d’électricité.
Le GWEC affirme que le Maroc dispose d’excellentes ressources éoliennes et possède actuellement l’un des plus grands parcs éoliens terrestres du continent africain, après l’Afrique du Sud et l’Égypte. La capacité installée devrait atteindre 5 GW d’ici 2035, soutenue par des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables.
Le Royaume dispose actuellement de 1 512 MW de capacité éolienne terrestre installée, et GWEC Market Intelligence prévoit d’installer environ 200 à 510 MW par an de 2023 à 2027.
Dans un scénario de transition accélérée, le Royaume pourrait installer 43 % plus d’énergie éolienne terrestre avec capacité au cours des cinq prochaines années, indique le rapport.
En 2019, le Maroc a adopté la politique sur le changement climatique qui vise à ajouter 10 GW de capacité d’énergie renouvelable d’ici 2030, dont 4,2 GW seront éoliens et 4,5 GW solaires. D’autres plans visent à ce que 80 % de l’énergie soit fournie par des énergies renouvelables d’ici 2050.
Des défis à relever
Les conditions pour une expansion future de l’énergie éolienne sont bonnes. Compte tenu des ambitions élevées du royaume, les défis sont susceptibles d’être relevés. Toutefois des obstacles administratifs et financiers ainsi que goulets d’étranglement des liquidités font partis des défis à relever par le gouvernement. Mais cela est nuancé par des objectifs ambitieux d’expansion nationale pour l’énergie éolienne, également dans le contexte de la stratégie Power-to-X.
L’autre défi reste le marché des systèmes de taille moyenne qui n’est pas encore suffisamment organisé à cause de déficit d’expérience sur certains projets, malgré le potentiel dormant dans le segment offshore. Du point de vue plus global, la stratégie de développement industriel et technologique est encore immature d’où la nécessité de retravailler davantage la coopération avec les pays les avancés dans le domaine de l’énergie éolienne.