Le Parlement européen appelle à réduire la surpopulation dans les prisons des pays membres
Le Parlement européen a adopté, lors de la dernière session plénière cette semaine à Strasbourg, une résolution appelant les États membres de l’Union européenne à améliorer les conditions carcérales et à réduire la surpopulation dans les prisons.
Dans cette résolution, adoptée à une large majorité, les eurodéputés ont appelé les États membres à améliorer les conditions dans les prisons afin de protéger la santé et le bien-être des détenus et du personnel, de favoriser la réinsertion et de réduire le risque de radicalisation.
Pour prévenir la radicalisation, les députés recommandent aussi la formation du personnel, le renseignement pénitentiaire, le dialogue interreligieux et la prise en charge psychologique.
Ils estiment dans cette résolution que la détention, et surtout la détention provisoire, devrait être une mesure de dernier ressort, réservée à des cas dûment motivés, et la considèrent particulièrement inappropriée pour les personnes vulnérables, comme les mineurs, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies graves.
Pour les détenus ne présentant pas un grave danger pour la société, les députés ont plaidé pour des mesures alternatives à la prison, comme l’assignation à résidence, des peines d’intérêt collectif ou la surveillance électronique.
La résolution encourage les États membres à consacrer des moyens suffisants à la rénovation et à la modernisation des prisons, à adapter les régimes de détention en fonction des détenus et de leur dangerosité, à proposer un programme d’activités équilibré aux détenus et à leur permettre de passer du temps en dehors de leur cellule.
Par ailleurs, les députés attirent l’attention sur le fort taux de suicide dans les prisons et condamnent la politique de dispersion pénitentiaire appliquée par certains États membres, qui, selon eux, constitue une peine supplémentaire pour les familles des détenus.
Pour la rapporteur de la résolution l’eurodéputée Joëlle Bergeron « Il est grand temps d’adopter une conception plus humaine de l’univers carcéral et pour cela de renoncer aux grandes prisons, de dynamiser les alternatives à l’incarcération et d’adapter les établissements au profil des détenus. Dans ce domaine, qui relève des politiques nationales, les institutions européennes doivent plus que jamais orienter les États membres vers une gestion de leurs prisons et détenus plus conforme aux droits de l’homme ».
Selon l’office statistique européen (Eurostat), plus d’un demi-million de personnes étaient détenues dans les prisons des pays membres de l’UE en 2014.