Le dossier tunisien au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE
Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne discuteront, lors d’une réunion prévue pour le 20 mars, du « dossier tunisien », notamment des questions relatives au FMI, à la détérioration rapide de la situation des droits humains dans le pays, aux arrestations et aux récentes mesures visant les migrants subsahariens.
C’est ce qui a été rapporté par l’ONG Amnesty, indiquant que »l’Union européenne devrait faire pression publiquement sur les autorités tunisiennes pour qu’elles mettent fin à la répression contre ceux qui sont perçus comme des détracteurs ».
Au cours de cette réunion, »les ministres des Affaires étrangères de l’UE devraient revoir de manière critique leur coopération avec la Tunisie afin d’éviter de contribuer à la remise en cause des droits humains et de l’indépendance du système judiciaire ».
Des organisations, préoccupées par la répression contre les opposants, ont exhorté l’UE à faire pression sur le gouvernement tunisien, »l’appelant à modifier toutes les lois qui érigent en infraction l’exercice légitime de la liberté d’expression et d’association. »
Philippe Dam, Directeur du plaidoyer auprès de l’Union européenne, au sein de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch est revenu sur les dernières arrestations visant des opposants, critiquant la politique du gouvernement tunisien qui a, entre autres, »écrasé la liberté d’expression et incité à la haine contre les migrants africains ».
»Les ministres de l’UE devraient faire clairement savoir qu’une telle répression est incompatible avec les obligations de la Tunisie en vertu du droit international relatif aux droits humains, et avec des liens plus étroits avec l’UE », a-t-il souligné.
Rappelons que le Parlement européen a voté, le 16 mars, une résolution d’urgence condamnant la répression de l’indépendance judiciaire, de la liberté d’expression et d’association en Tunisie.
Le chef de l’Etat tunisien, avait annoncé, dans un communiqué publié le 21 février, que « des mesures urgentes » étaient nécessaires « contre l’immigration clandestine de ressortissants de l’Afrique subsaharienne », dénonçant notamment la présence de « hordes de migrants clandestins » en Tunisie dont la venue relevait, selon lui, d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie ».
Le pays connaît, déjà, une grave crise économique, exacerbée par les répercussions de la pandémie de coronavirus, et le coût élevé de l’importation d’énergie et de matières premières, suite à la crise russo-ukrainienne.