Inflation: les fruits et légumes sont désormais inabordables
Les prix des biens de consommation au Maroc ont fortement augmenté en février 2023.
C’est ce qu’atteste la dernière note du bureau de la planification et des statistiques HCP. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,7% par rapport au mois précédent, principalement en raison de la hausse des prix alimentaires.
Selon le HCP, l’indice alimentaire a augmenté de 3,9%, tandis que l’indice non alimentaire a stagné. Les plus fortes hausses de prix ont été observées pour les légumes (+17,8%), les fruits (+5,7%), la viande (+4,3%), le lait, le fromage et les œufs (+2,3%), les huiles et graisses (+1,3%) et le café, thé et cacao (+0,5%). Les prix du poisson et des fruits de mer, en revanche, ont chuté de 1,0 %. Pour les produits non alimentaires, seuls les prix des carburants ont baissé (-1,3%).
L’IPC variait également considérablement d’une région à l’autre. Les plus fortes hausses ont été enregistrées à Al-Hoceima (+2,6%), Safi et Béni-Mellal (+2,5%), Errachidia (+2,4%), Settat (+2,3%), Kénitra (+2,2%), Fès (+ 2,1%), Oujda (+2,0%), Marrakech et Tanger (+1,8%), Tétouan (+1,6%), Agadir, Rabat et Meknès (+1,4%), Guelmim (+1,3%) et Casablanca et Laâyoune (+ 1,2 %).
Sur une base annuelle, l’IPC a augmenté de 10,1% en février 2023 par rapport à février 2022. Cela s’explique par la hausse de l’indice des aliments de 20,1% et celui des non alimentaires de 3,6%. L’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à taux publics, a augmenté de 4%.
Échec de la politique gouvernementale Plusieurs partis politiques ont exhorté
le gouvernement à agir rapidement pour faire face à la cherté de la vie dans le pays.
Les appels interviennent environ une semaine après que le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a reconnu que les mesures prises par le gouvernement pour contenir la hausse des prix alimentaires dans le pays n’ont « pas atteint l’objectif souhaité ».
Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Nabil Benabdellah, a condamné l’inaction du gouvernement face à la hausse des prix et à l’insatisfaction croissante des citoyens, affirmant qu’il n’a « rien fait » pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens dans le deux dernières années et demie.
Benabdellah a tenu ces propos lors de l’émission « Nouqta Ila Satr », diffusée sur la chaîne de télévision publique marocaine Al Aoula TV le 29 mars.
Benabdellah a souligné que le gouvernement d’Akhannouch n’a pas tenu dix promesses et engagements pris envers les Marocains, dont la création d’un million d’emplois d’ici 2026, la promesse d’augmenter la croissance économique du pays de 4% et la promesse d’augmenter le taux d’emploi des femmes de 20 % à 30 % en 2026, entre autres.
Alors que le gouvernement marocain a promis que la croissance économique du pays atteindrait 4%, a fait remarquer Benabdellah, le taux de croissance enregistré pour 2022 s’est établi à 1,3%.
« Les prévisions les plus optimistes pour 2023 se situent entre 2 et 2,2%, mais je ne pense pas qu’elles puissent y parvenir à cause des crises mondiales actuelles », a-t-il déclaré.
Le « manque d’ambition » du gouvernement coûtera au Maroc « 475 milliards de dirhams dans les quatre prochaines années », a-t-il soutenu, affirmant que l’économie marocaine a vu la perte de 24 000 emplois en 2024.