La coopération Sud-Sud constitue l’ossature de la politique continentale volontariste menée par SM le Roi Mohammed VI
La coopération Sud-Sud constitue l’ossature de la politique continentale volontariste menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a souligné, mardi à Abidjan, Mohamed Ghayate, Chef de la Section Maroc au sein de l’Assemblée parlementaire Francophone (APF).
Cette coopération Sud-Sud porte la promesse de tisser des rapports plus équilibrés avec les pays du nord, basés davantage sur le partenariat et le co-développement que sur l’assistance et l’aide conditionnelle, a affirmé M. Ghayate dans une allocution au nom de la délégation marocaine de la Chambre des Représentants prenant part aux travaux de la 14-ème Conférence des présidents d’Assemblées et de Sections de la région Afrique de l’APF (3-4 avril).
Selon lui, la solidarité entre pays africains et l’ouverture sur le monde du 21ème siècle permettront assurément à l’Afrique d’être le continent de l’avenir.
«Osons le croire, la solidarité n’est pas un sacrifice ou une concession, c’est un pari gagnant et un gage d’avenir, car nous ne serons jamais plus rapides que le plus lent d’entre nous», a insisté M. Ghayate, qui assure également la présidence du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des Représentants.
Rappelant la tenue, début mars dernier à Rabat des travaux du Réseau des femmes parlementaires et de la Commission des affaires parlementaires de l’APF, Mohamed Ghayate a affirmé que «l’APF représente pour nous un cadre de concertation et de coordination depuis sa mise en place au milieu des années 1960 du siècle dernier, mais l’interaction entre nos peuples est une tradition bien ancrée qui rythme nos rapports fraternels depuis des siècles».
Il a rappelé dans ce contexte que pendant longtemps, les caravaniers qui traversaient le continent de Tombouctou à Fès, à travers Sijilmassa et Marrakech communiquaient avec les habitants des contrées qu’ils traversaient à l’époque, sans pour autant comprendre leurs langues, mais ils avaient en partage la foi et un haut sens de l’honneur, de la dignité et de la parole donnée.
«C’est dire que ce qui nous rassemble aujourd’hui c’est davantage un vécu, une manière de voir le monde et une perspective», a-t-il commenté, notant que les thèmes à l’ordre du jour de cette 14eme Conférence des Présidents d’Assemblées et de Sections de la région Afrique de l’APF, vont des défis de la gouvernance démocratique et de la sécurité à la protection des écosystèmes forestiers et la lutte contre la désertification, en passant par la sécurité alimentaire dans le contexte de la crise.
S’agissant des défis que représente la gouvernance démocratique en Afrique francophone, des efforts soutenus doivent être consentis pour promouvoir l’appropriation de la pratique démocratique par nos citoyens et nos jeunes, a fait remarquer M. Ghayate tout en soulignant que pour être pérenne, la gouvernance démocratique est appelée à migrer du cadre constitutionnel et réglementaire vers les mœurs et les habitudes des citoyens dans leur vie de tous les jours.
Au Maroc, a-t-il mis en avant, la gouvernance démocratique s’appuie sur quatre piliers essentiels, à savoir le renforcement de la transparence et la mise en œuvre de la démocratie participative, la charte de la décentralisation, la modernisation de l’Administration, la stratégie nationale de lutte contre la corruption, et l’accélération de la transformation numérique.
«Une gouvernance démocratique viable et durable doit avoir comme prolongement un code moral régissant les rapports entre nos Etats sur la base de la primauté de l’état de droit, du respect mutuel et de l’égalité souveraine des Etats, qu’ils soient petits ou grands, riches ou pauvres, développés ou en voie de développement», a noté le chef de la Section Maroc au sein de l’APF.
La Sécurité, quant à elle, doit aller de pair avec le développement économique et social sachant que l’insécurité se nourrit du déficit en matière de développement et de la précarité des conditions de vie des populations, a-t-il mentionné, estimant que la sécurité, tout comme la prospérité, doit être un acquis partagé, car aucun pays ne peut assurer sa sécurité de manière autarcique.
La Sécurité doit se consolider à l’aune d’une coopération efficiente et agissante tant au niveau régional que continental ou international, a-t-il encore ajouté, relevant toutefois que certains malentendus entre Etats et le manque, voire l’absence de coordination, sur les questions sécuritaires sont les brèches qui permettent à l’insécurité, au terrorisme et au trafic de tous genres de foisonner dans plusieurs régions du continent.
M. Ghayate a par ailleurs mis l’accent sur la souveraineté alimentaire en Afrique, rappelant dans ce sens que le Maroc, «en tant que puissance phosphatière et grand producteur d’engrais, s’emploie volontairement à faire bénéficier ses frères africains de son savoir-faire sur une base solidaire, pour réhabiliter la filière alimentaire africaine dont l’importance n’est plus à démontrer».
Evoquant les changements climatiques, le membre de la délégation marocaine a fait savoir qu’ils représentent une tendance de fond et une mutation structurelle qui appellent un exceptionnel effort d’anticipation et d’adaptation au niveau global.
Conduite par le vice-président de la Chambre des Représentants, Hassan Benomar, la délégation marocaine aux travaux de la conférence de l’APF, comprend, outre M. Ghayate, Ouallal Hossein du groupe du Rassemblement National des Indépendants, Latifa Lablih, présidente de la Commission du contrôle des finances publiques et membre du groupe Authenticité et Modernité (PAM), et Chafik Hachim-Amine Chafik, du groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme.
Avec MAP