Sécheresse : des associations appellent à décréter l’état d’urgence hydrique en Tunisie
L’Association Nomad 08 et l’Observatoire tunisien de l’eau ont appelé, jeudi, à décréter l’état d’urgence hydrique en Tunisie frappée par une sécheresse persistante ces dernières années.
Dans un communiqué conjoint, les deux associations ont plaidé pour des mesures urgentes afin de lutter contre les forages et les raccordements anarchiques et fixer la liste des productions agricoles prioritaires en matière d’irrigation, selon une carte agricole nationale actualisée et conjoncturelle.
Elles ont, aussi, souligné la nécessité d’imposer aux entreprises industrielles consommatrices d’eau, notamment celles opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, l’industrie du cuir et le textile, l’élaboration d’études hydrauliques identifiant les ressources en eau utilisées, favorisant les technologies propres de production et encouragent l’utilisation des ressources non conventionnelles.
Les deux organismes ont, par ailleurs, jugé nécessaire de publier un guide simplifié destiné aux citoyens sur les méthodes de stockage de l’eau et de préservation de sa qualité, d’identifier la gravité de la situation en fonction des ressources disponibles dans chaque région de la Tunisie et de rendre public le schéma directeur des décisions à prendre en fonction de l’évolution de la situation hydrique.
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Évoquant la mise en place récente d’un système de quotas, les mêmes sources estiment que cette décision ne traduit aucune transformation des politiques hydrauliques nationales.
Les autorités tunisiennes ont annoncé, récemment, des restrictions dans l’approvisionnement et l’utilisation de l’eau potable destiné aux activités agricoles et les particuliers pour faire face aux effets de la sécheresse et un déficit pluviométrique alarmant.
Ces mesures, qui resteront en vigueur jusqu’au mois de septembre 2023, interviennent dans le sillage de longs épisodes de sécheresse ces dernières années, ce qui a entraîné une « baisse sans précédent » des réserves des barrages dans le pays, précise le ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche dans un communiqué.
La Tunisie subit sa cinquième année consécutive de sécheresse qui frappe encore plus durement que d’habitude des régions semi-arides comme Kasserine (centre-ouest) et Gabès (sud) mais aussi le nord-ouest au climat plus tempéré, considéré comme le grenier à blé du pays.
Avec MAP