Russie: L’éruption d’un volcan crée un gigantesque nuage de cendres
Le Chiveloutch, l’un des volcans les plus actifs de Russie, est entré en éruption dans la nuit de lundi à mardi, rejetant un gigantesque nuage de cendres, a annoncé la branche régionale du Service de géophysique relevant de l’Académie russe des sciences.
Situé sur la péninsule du Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, à 8.000 kilomètres de Moscou, le volcan a commencé à entrer en éruption le 11 avril à 00h54 (HL, GMT+12) avec des phases intenses enregistrées entre 05h44, 06h46, 07h14.
En près de six heures le volcan a craché un gigantesque nuage de cendres recouvrant une zone de près de 108.000 m2.
Selon les données satellitaires, la hauteur du nuage de cendres au-dessus du volcan Chiveloutch a atteint 20 km aux alentours de 8h30 (HL) et son panache s’étendait sur une distance de 250 à 400 km.
Plusieurs localités environnantes ont été recouvertes de cendres, ce qui a provoqué des coupures d’électricité, la fermeture des écoles et l’arrêt de la circulation routière.
La couche de cendres volcaniques dans le village de Klioutchi, la localité la plus proche du volcan, a atteint environ 8,5 centimètres, a indiqué l’Institut de volcanologie, relevant de la branche extrême-orientale de l’Académie des sciences de Russie.
Il s’agit de la plus forte chute de cendres dans cette localité au cours des 60 dernières années, a précisé la même source.
Les autorités du district Oust-Kamtchatsk, où se trouve le Chiveloutch, ont commencé à organiser les livraisons d’eau pour les résidents du village de Klioutchi, où la situation de l’approvisionnement en eau est défavorable en raison de la chute de cendres.
Le chef du district, Oleg Bondarenko, n’a pas exclu la possibilité de décréter l’état d’urgence dans la localité.
Selon un avis au personnel navigant émis par les autorités de l’aviation russe, l’activité du Chiveloutch pourrait représenter un danger pour les vols nationaux et internationaux.
« L’activité actuelle (du volcan) pourrait constituer un danger pour les vols intérieurs et internationaux. Les équipages doivent faire preuve de prudence, évaluer de manière indépendante la possibilité de voler dans la zone de propagation des cendres volcaniques et surveiller l’évolution des informations », précise le document.
Selon l’Agence fédérale du transport aérien, le rejet des cendres volcaniques par le Chiveloutch s’est vu attribuer un code « rouge » (maximum) sur l’échelle de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
La péninsule du Kamtchatka compte 160 volcans dont 30 actifs. Culminant à 3.283 m, le Chiveloutch a connu quelque 60 éruptions notables depuis dix mille ans, la dernière en date remontant à 2007. Il se compose de deux cratères, dont le plus petit, le jeune Chiveloutch, culmine à 2.800 mètres d’altitude et a été, selon les scientifiques, « extrêmement actif ces derniers mois ».
L’éruption n’est pas sans rappeler celle de l’Eyjafjöll, en Islande, en avril 2010, lorsqu’un énorme nuage de cendres a recouvert le nord de l’Europe, clouant au sol des milliers de vols et provoquant « la plus grande fermeture de l’espace aérien depuis les attentats du 11 septembre 2001 ».
Avec MAP