Ligne de crédit du FMI : le Maroc l’utilisera qu’en cas de chocs externes
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une ligne de crédit flexible de 5 milliards de dollars pour le Maroc afin de renforcer les réserves extérieures du royaume, de fournir une assurance contre les risques éventuels et de prévenir les crises. Malgré un satisfécit, la ministre des Finances tempère et répond que le Maroc l’utilisera qu’en cas de chocs externes comme la pandémie de Covid-19.
Après l’approbation par le conseil d’administration du FMI d’une ligne de crédit flexible de 5 milliards de dollars pour le Maroc, les autorités du royaume ont déclaré leur intention de traiter l’accord de deux ans comme « préventif ».
Selon Antoinette Sayeh, directrice générale adjoint et président par intérim du FMI, « Les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester résiliente aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, deux sécheresses et les retombées de la guerre russe en Ukraine ».
Cette allocation intervient dans un contexte où la dette publique brute représente environ 70,1 % du produit intérieur brut cette année, contre 70,3 % il y a un an, alors que le taux d’inflation devrait atteindre 4,1 % cette année, contre 6,2 % l’an dernier. Dans cette dynamique où les indicateurs macroéconomiques sont assez hétéroclites, le chômage devrait baisser à 10,7% cette année, contre 11,1% l’année dernière, selon les estimations du FMI.
Le Maroc avait eu accès à quatre des accords de précaution et de lignes de liquidité du FMI, chacun s’élevant à environ 3 milliards de dollars, en 2012, 2014, 2016 et 2018.
L’utilisation qu’en cas d’extrême urgence
Le Maroc continuera de considérer la ligne de crédit flexible de 5 milliards de dollars du FMI comme une mesure de précaution et ne l’utilisera qu’en cas de chocs externes comme la pandémie de Covid-19, a déclaré le ministère marocain des Finances.
La ligne de crédit n’est accordée qu’aux pays dont les fondamentaux macroéconomiques et financiers sont sains et renforcerait la crédibilité du Maroc sur le marché international de la dette, a déclaré à l’Economiste le responsable des finances extérieures du ministère.
La ligne de crédit ne présenterait donc aucun risque sur la dette extérieure du Maroc car elle serait traitée comme une assurance contre les chocs extérieurs et fournirait au Maroc des liquidités dans les cas extrêmes pour financer la balance commerciale.
Après avoir approuvé la ligne de crédit, le FMI avait souligné la résilience de l’économie marocaine. Cependant, il a noté que le royaume reste exposé à la détérioration des perspectives économiques mondiales, notamment aux pressions inflationnistes sur les prix des matières premières et à l’impact de la sécheresse.
La ligne de crédit du FMI est intervenue après que le Maroc a quitté la liste grise de l’organisme mondial de surveillance de la criminalité financière, le Groupe d’action financière, à la suite de quoi il a réussi à lever 2,5 milliards de dollars dans une obligation à deux tranches.
Le gouvernement espère que la confiance des institutions financières internationales au Maroc contribuera à attirer davantage d’investisseurs dans le pays.