Intolérance religieuse dans un lycée français: l’affaire se politise
Le Lycée Lyautey, un établissement d’enseignement français à Casablanca, a été accusé d’intolérance religieuse. Selon des informations parues dans la presse, une employée musulmane de l’école a été empêchée de prier sur son lieu de travail. La direction nie avec véhémence l’accusation. Cette décision semble prendre des tournures politiques puisque la députée Hanane Atarguine (PAM) a appelé à agir contre les écoles françaises au Maroc qui sapent les principes religieux et nationaux du pays.
Le Lycée Lyautey aurait demandé à une employée de prier chez elle a rapporté plusieurs médias. Cette situation intervient dans un contexte volatile où la France avec ses représentations sont très bien surveillées suite aux relations tendues entre Paris et Rabat.
Suite à cet incident présumé, Jean-Pierre Pasquiou, le directeur par intérim du Lycée Lyautey, dément les rumeurs dans une interview à L’Opinion. Il dit qu’il n’a jamais été mis au courant d’un tel incident et trouve cela inimaginable.
Il souligne que le personnel de l’école dispose d’une salle de prière et d’un vestiaire pour faire ses ablutions. Il ajoute que les enseignants ont le droit de prier au travail et qu’il n’a jamais entendu de plaintes à ce sujet.
Le Lycée Lyautey est une école qui existe depuis plus d’un siècle. Il porte le nom du maréchal Louis Hubert Gonzalve Lyautey, qui fut le premier résident général français au Maroc de 1912 à 1925, au début du protectorat français au Maroc. L’école promeut « des valeurs humanistes de tolérance et de respect du bien commun ».
Tournures politiques
Comme pour ne pas arranger les choses, la député du Parti authencité et modernité (PAM), Hanane Atarguine demande des actions contre les écoles françaises qui violent les valeurs marocaines
Mme Atarguine a envoyé une lettre au ministre Affaires étrangères, Nasser Bourita, exprimant son inquiétude au sujet de certaines écoles de la mission française au Maroc.
Selon la député, « ces écoles enseignent aux enfants des gestes et des comportements qui vont à l’encontre des valeurs islamiques et marocaines ». Elle a cité en exemple la présentation d’une carte du Maroc sans le Sahara, la prétendue interdiction pour les employés de prier pendant le travail et la « promotion de l’homosexualité. »
La député a fait référence à l’incident récent au cours duquel un enseignant de l’école Honoré de Balzac à Kenitra a été accusé de donner des informations sur l’homosexualité et de répandre des idées offensantes sur l’islam. L’enseignant aurait encouragé les élèves à accepter et à louer les relations homosexuelles. L’affaire a été portée devant les tribunaux par certains parents et l’enseignant a été licencié, a rapporté la député.
Mme Atarguine a appelé le gouvernement à faire connaître ses efforts pour pousser ces écoles à respecter la culture, la religion et les traditions marocaines. Elle a déclaré que les familles des enfants étaient scandalisées par la politisation et l’abus des salles de classe.
Les écoles françaises au Maroc comptent environ 46 000 élèves, dont 70 % sont marocains. Ils font partie du réseau des écoles françaises à l’étranger, géré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Ils sont tous reconnus par le ministère de l’Éducation nationale et suivent des programmes d’enseignement français.