France : une 12e journée nationale d’action contre la réforme des retraites
Les Français descendent dans les rues ce jeudi pour la 12ème journée nationale d’action contre le projet très controversé de réforme des retraites, depuis le 19 janvier dernier.
Cette nouvelle mobilisation intervient à la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer vendredi sur la conformité de la réforme, qui porte notamment l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, alors que le président Emmanuel Macron a fait part de son souhait d’ouvrir le dialogue avec les syndicats après la décision des « Sages » du conseil.
Aux côtés des grévistes qui bloquaient ce matin l’incinérateur des déchets d’Ivry-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, la nouvelle secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet, a assuré que le mouvement contestataire ne s’arrêtera pas de sitôt.
« Ce n’est certainement pas le dernier jour de grève », a-t-elle déclaré à la presse, ajoutant que « le mot d’ordre est toujours le même » et que « tant que cette réforme ne sera pas retirée, la mobilisation continuera d’une façon ou d’une autre ».
Elle a également dénoncé un président de la République « complètement déconnecté des besoins de la population ».
De son côté, le Secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), Benoît Teste, a demandé au président de la république de ne pas promulguer la loi sur la réforme des retraites avant l’échange programmé avec l’intersyndicale.
« Ça change tout dans la nature de l’échange » souligne-t-il.
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Pour sa part, le Secrétaire général adjoint de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), Dominique Corona, a qualifié la réforme d’”injuste” et de “punitive”, soulignant qu’ »il faut combattre cette réforme jusqu’au bout », car « le pays est fracturé et colère ».
Dans la capitale, la CGT de la filière déchets et assainissement de Paris a appelé à une nouvelle grève reconductible contre la réforme des retraites à partir du jeudi 13 avril, après un mouvement de trois semaines en mars qui a provoqué un amoncellement des poubelles dans les rues de la capitale.
Ce jeudi, quelque 270 rassemblements sont prévus partout en France lors de cette journée, qui devrait mobiliser entre 400.000 et 600.000 manifestants, selon les prévisions des autorités, alors que la dernière journée de manifestations avait vu la participation 570.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, qui a mobilisé pour ce jeudi 11.500 policiers et gendarmes pour veiller à l’encadrement des cortèges.
En raison de cette nouvelle journée de manifestations et de grèves, des perturbations sont attendues dans plusieurs secteurs.
Dans les transports, la SNCF s’attend à un trafic à nouveau « perturbé » sur son réseau, mais moins que lors des premières journées de grève, tandis qu’en Ile-de-France, la RATP relève que « la circulation des trains sera perturbée sur les RER et les lignes Transilien au moment où sur le métro parisien, un trafic quasi normal est attendu avec des perturbations sur les lignes 13 et 8 ».
Dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a indiqué avoir demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20% des vols prévus « sur les aéroports de Toulouse, Bordeaux et Nantes ». Pour l’heure, les aéroports parisiens ne sont pas concernés, mais « des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », précise l’administration.
En descendant à nouveau dans la rue, l’intersyndicale réunissant les huit principaux syndicats du pays fortement opposés à la réforme des retraites, déjà adoptée par le parlement après l’échec de deux motions de censure contre le gouvernement, entend poursuivre sa pression sur l’exécutif, qui souhaite une entrée en vigueur de sa réforme très décriée avant la fin de l’année.
Avec MAP