Réforme des retraites en France : des violences émaillent certaines manifestations

Des manifestations, entachées de heurts et de violences entre marcheurs et forces de l’ordre, ont été organisées dans plusieurs villes françaises, jeudi, à l’appel de l’intersyndicale, pour protester contre la très controversée réforme des retraites portée par le gouvernement.

Des heurts et violences entre des casseurs et les forces de l’ordre ont à nouveau émaillé les manifestations notamment à Nantes, Rennes et Lyon, où de nombreux panneaux publicitaires, abribus et plusieurs résidences privées ont été la cible de dégradations et de tags.

A la capitale, où des abribus et des vitrines ont été également cassés, la préfecture faisait état en début de soirée de 44 interpellations et de 10 blessés parmi les forces de l’ordre.

Lors de cette douzième journée de mobilisation, qui intervient à la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer vendredi sur la conformité de la réforme, 1,5 million de personnes ont manifesté, selon la Confédération Générale du Travail (CGT), et 380.000 pour le ministère de l’Intérieur. A Paris, la CGT fait état de 400.000 manifestants.

A Toulouse, habituelle place forte de la contestation, les syndicats ont compté 70.000 personnes et la préfecture 9.000. Les manifestants ont été aussi nombreux à Nantes (10.000 à 25.000), Rennes (6.500 à 15.000) et Clermont-Ferrand (6.000 à 10.000).

« La contestation de cette réforme est toujours aussi forte », a affirmé Laurent Berger, le patron de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), avant le départ du défilé à Paris. Pour lui, « le combat syndical est loin d’être terminé », quel que soit le verdict des « Sages », attendu vendredi en fin de journée.

Côté grèves, la circulation des trains était perturbée jeudi, avec trois TER sur cinq et quatre TGV sur cinq en circulation. Le trafic étai aussi légèrement perturbé au niveaux des métros et RER en région parisienne.

Dans les airs, l’annulation de 20% des vols à Bordeaux, Toulouse et Nantes n’a pas empêché des retards importants constatés en début d’après-midi.

Dans l’éducation, quelques lycées et universités étaient à nouveau bloqués jeudi, notamment à Lille.

Les sites touristiques ont aussi été touchés par la grève. A Paris, la Tour Eiffel a été de nouveau fermée pour la dixième fois en douze journées de mobilisation.

Des barrages ont également entravé l’accès à des sites industriels importants comme la raffinerie de Feyzin (Rhône), la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) et l’incinérateur d’Ivry (Val-de-Marne).

Dans la capitale, où les ordures n’avaient pas été ramassées pendant trois semaines en mars, une nouvelle grève reconductible des éboueurs a commencé jeudi à l’appel des syndicats.

L’intersyndicale a décidé d’organiser cette journée de mobilisation, la douzième en trois mois, avant la décision du Conseil constitutionnel vendredi, qui annonceront s’ils valident ou censurent, partiellement ou en totalité, la réforme dont la mesure phare prévoit le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Les opposants à la réforme misent également sur la validation par les « Sages » du référendum d’initiative partagée (RIP) lancé par la gauche, qui pourrait donner un nouveau souffle à la contestation.

Avec MAP

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