Véhicules d’occasion: Un marché prometteur sous l’emprise de l’informel
Le marché des véhicules d’occasion (VO) se révèle être un marché très prometteur. Il fait désormais quatre fois le poids du marché des voitures neuves en termes de vente. Toutefois, ce secteur reste fortement dominé par l’informel. Sa restructuration est vivement recommandée par les opérateurs et les consommateurs.
Le marché des véhicules d’occasion (VO) présente une bonne dynamique qui ne cesse de se confirmer au fil des ans. En effet, ce dernier a enregistré, en 2022, une hausse de 2% tandis que celui de l’automobile neuve a accusé une baisse de 8% au cours de la même période. Une dynamique soutenue qui se manifeste clairement à travers les chiffres affichés par le marché des VO qui fait état de 677.222 mutations concrétisées.
Une performance qui s’explique essentiellement par des problèmes d’approvisionnement de véhicules neufs dus à différentes causes, dont la crise des semi-conducteurs ou encore la perturbation des chaînes de valeur… Autant de facteurs qui ont amené les acquéreurs à opter pour les véhicules d’occasion, d’autant plus qu’ils n’exigent aucun délai de réservation et leurs prix restent très compétitifs.
La quasi-totalité des marques présentes au Maroc ont d’ailleurs lancé des filiales dédiées au VO. L’activité devrait ainsi afficher des perspectives d’avenir prometteuses. Sachant que le marché assure à l’Etat d’importantes recettes fiscales.
Il convient de signaler, à cet égard, que l’engouement pour ces véhicules d’occasion entraîne, selon Adil Berrada, garagiste à Casablanca, une dynamique inhabituelle. Une situation qui fait, selon lui, grimper les prix, rendant ainsi difficile l’acquisition de véhicules bon marché, en particulier pour certains segments et modèles.
Un secteur dominé par l’informel
Certes, le marché des véhicules d’occasion (VO)est plus important que celui des voitures neuves. Toutefois, il reste fortement dominé par l’informel et présente de nombreux risques.
En effet, cet univers obéit à des règles qui lui sont propres. Le risque d’arnaque est omniprésent, en raison notamment de l’existence des vendeurs ou des intermédiaires malhonnêtes. Parfois, les véhicules vendus comportent des vices cachés, en plus du kilométrage qui peut être falsifié. Tandis que d’autres présentent un taux d’usure important. C’est le cas d’ailleurs pour les voitures accidentées. Celles-ci sont remises en état et revendues à des prix avoisinant la moyenne du marché. Voici donc ce qui crée un préjudice pour les acheteurs.
Les efforts se multiplient
Pour faire face aux arnaques et organiser le marché, les autorités ont mis en place certaines mesures qui visent à mieux l’encadrer.
Dans ce sens, Narsa a lancé récemment un portail dédié exclusivement aux mutations des véhicules. Il comporte l’ensemble des étapes que le vendeur et l’acheteur sont appelés à suivre en cas de changement de propriétaire d’un véhicule immatriculé au Maroc.
Le e-service destiné aux usagers et au grand public permet de faciliter la démarche de vente et d’achat des véhicules de manière sécurisée et fluide, tout en garantissant les droits du vendeur et de l’acheteur.
De surcroît, le nouveau propriétaire ainsi que le vendeur doivent déposer le dossier de mutation auprès des agences Barid Cash et Al Barid Bank accréditées au lieu du service des mines, sans dépasser les 30 jours à partir de la légalisation de la signature de la déclaration de vente.