Inflation: les poissonniers appellent au secours
Les denrées alimentaires de base continuent toujours d’atteindre des prix records. L’inflation galopante n’épargne aucun produit. Fruits, légumes, huiles, produits de mer…Toutes les denrées alimentaires enregistrent désormais des envolées spectaculaires. Une situation qui affecte aussi bien les commerçants que les ménages qui commencent à limiter leurs achats.
Poissons, crevettes, calamars…les produits de mer représentent la vedette éternelle de la hausse des prix, notamment au cours du mois de Ramadan. Leur consommation n’est pas la seule qui atteint son apogée, en cette période. Leurs prix aussi.
Il suffit d’ailleurs de se rendre aux marchés pour s’apercevoir de l’intensité de l’inflation galopante. En effet, les prix des produits de la mer augmentent à une vitesse vertigineuse. La sardine dont le prix oscillait entre 6 et 7 DH/kg en temps normal coûte désormais entre 15 et 25 dirhams à Casablanca et à Rabat, entre autres. La sole a également connu une hausse spectaculaire. Son prix varie entre 65 et 100 dh à Casablanca, au moment où il oscillait entre 30 et 70 en 2022. Quant au Merlan, il coûte entre 60 et 100DH/kg. Les crevettes ont, de leur côté, affiché une légère hausse pour atteindre 130 dirhams.
Une flambée qui suscite de nombreuses interrogations, d’autant plus que le secteur de la pêche a connu récemment un développement grandissant en termes d’infrastructures, à travers toutes les régions du Maroc. Mais aussi en matière des moyens de transport des marchandises. Chose qui a facilité l’écoulement régulier d’énormes quantités de poissons notamment vers les villes de l’intérieur.
Face à cette tendance inflationniste, les consommateurs se retrouvent impuissants, écrasés par le poids de la cherté de la vie. Preuve à l’appui, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le Haut commissariat au Plan (HCP).
En effet, les résultats obtenus indiquent que le moral des ménages est à son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008.
L’indice de confiance des ménages (ICM) s’est effectivement établi à 46,3 points au premier trimestre de 2023, au lieu de 46,6 points enregistrés le trimestre précédent et 53,7 points une année auparavant. C’est d’ailleurs ce qui ressort du point de conjoncture, rendu public par le HCP le 13 avril. Le document indique, par ailleurs, que le pouvoir d’achat des ménages ne cesse de se dégrader. Chose qui impacte lourdement les commerçants des denrées alimentaires tels que les poissonniers qui font état d’une baisse continue de la demande. Pour faire face à cette situation des plus inquiétantes , ces derniers se joignent aux ménages et appellent au secours.
Dans ce sens, le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD) appelle l’exécutif à accorder, sans trop tarder, une aide directe aux familles pauvres afin d’éviter le risque de l’élargissement de la pauvreté. Chose qui constituerait une véritable menace pour la paix sociale et l’ordre public. Ainsi, l’octroi d’une aide directe aux familles nécessiteuses, se révèle être, selon Abdellah Bouanou, président du groupement parlementaire du PJD, le moyen idoine à même d’atténuer l’impact écrasant d’une inflation sans merci qui ne cesse d’exacerber “la tension populaire”.
«Nous faisons aujourd’hui face à une situation sociale préoccupante qui appelle à une intervention urgente du gouvernement. La flambée inexorable des prix des produits alimentaires et de consommation touche toutes les classes sociales, aussi bien moyennes que pauvres, et provoque une montée de la colère et de la tension populaire, ce qui menace la paix sociale», déclare le président du PJD.