Les Français redoutent que le pays s’enlise dans les violences (baromètre)
Près de 90 % de la population française pense que la casse et les heurts avec la police, sur fond de crise sociale liée à la très controversée réforme des retraites, vont se systématiser, selon le dernier baromètre « sécurité des Français » de Fiducial/Odoxa.
« Pas moins de 88 % d’entre eux sont persuadés que les violences vont se systématiser dans le pays, soit un bond de 10 points par rapport à avril 2019, quand la grogne des +gilets jaunes+ avait atteint son paroxysme », relève le sondage de Fiducial/Odoxa réalisé pour le journal « Le Figaro ».
» Déjà, à l’époque, les Français étaient persuadés que les grandes manifestations seraient désormais accompagnées de violences avec les forces de l’ordre, de casse et de dégradation des lieux publics et privés », soulignent les auteurs de l’enquête, concluant que la violence des casseurs a caché pendant des semaines le désarroi d’une majorité silencieuse au sein de la population.
Ainsi, 59 % des Français, en dépit du profond rejet que provoque la réforme des retraites, n’approuvent ni ne cautionnent les actes de violence et les débordements perpétrés dans le cadre des manifestations.
Il n’y a guère que 5 % de » marginaux » qui les trouvent légitimes, ressort-t-il du baromètre, faisant observer que la tolérance face aux émeutiers évolue avec l’âge puisqu’une majorité des moins de 35 ans dit comprendre (44 %) ou cautionner (9 %) les heurts et le vandalisme.
Aussi, les Français n’excluent plus l’hypothèse d’une forme d’insurrection dans le pays. « 57 % de nos concitoyens pensent que la France pourrait connaître l’envahissement d’un bâtiment institutionnel », d’après la même source.
Par ailleurs, 62 % des interrogés jugent que le gouvernement n’a pas été à la hauteur en matière de maintien de l’ordre et de protection des Français durant les manifestations. » C’est un peu mieux qu’en janvier 2019, en plein mouvement des +gilets jaunes+ (67 % à l’époque), mais le diagnostic est encore très négatif et prouve que l’évolution de la doctrine du maintien de l’ordre reste perfectible », considèrent les auteurs de l’enquête.
Réalisée les 5 et 6 avril 2023, cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Depuis le début du mouvement de contestation contre ladite réforme en janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines dans des manifestations, parfois émaillées de heurts et de violences policières, lesquelles sont dénoncées notamment par des ONG de défense des droits humains.
Avec MAP