Mme Afailal “optimiste” quant à l’avenir de l’eau au Maroc
La secrétaire d’Etat chargée de l’Eau, Charafat Afailal se dit optimiste quant à l’avenir de l’eau au Maroc, et ce en dépit de la menace des changements climatiques et d’un contexte de rareté.
« On se doit d’être optimiste, prendre des décisions et engager des réformes courageuses pour infléchir la tendance de surexploitation des ressources renouvelables, assurer une gestion viable de l’eau et être au rendez-vous », a dit Mme Afailal dans une interview accordée à la MAP.
« L’approvisionnement en eau du pays à long terme dans un contexte de rareté et sous la menace des changements climatiques est un défi à relever. C’est un challenge difficile, mais faisable si on s’y prend convenablement dès à présent », a-t-elle assuré.
Pour Mme Afailal, la sécurité hydrique et l’approvisionnement durable en eau « exige de nous des sacrifices » pour combiner la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles « de plus en plus chères », la gestion de la demande, la rationalisation et l’efficience de l’utilisation de l’eau et la lutte contre la pollution.
Afin de relever ce défi, elle juge nécessaire d’adopter un mode de gouvernance favorisant la participation et la responsabilisation des acteurs dans le respect de la réglementation et basé notamment sur les dispositions de la nouvelle loi relative à l’eau.
« C’est ce mode de gouvernance que nous voulons mettre en place en se basant notamment sur les dispositions de la nouvelle loi 36-15 relative à l’eau », a-t-elle martelé.
Dans le cadre de la gouvernance, la responsable a fait état de la réalisation de projets de partenariat avec la société civile, en particulier dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural, faisant savoir que les Agences de bassins hydrauliques octroient des aides aux associations de la société civile qui entreprendraient des opérations visant la préservation et la gestion durable de l’eau.
Interrogée sur l’implication de la société civile dans le processus décisionnel en matière de gestion de l’eau, elle a indiqué que la loi 36-15 a renforcé la participation de la société civile dans la gestion de l’eau.
La société civile a ainsi vu sa représentation renforcée au niveau du Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat, du Conseil de Bassin et des Commissions Préfectorales et Provinciales de l’Eau, avec des quotas réservés aux femmes, s’est-elle réjouie.
La loi 36-15 relative à l’eau a aussi donné la possibilité aux usagers de l’eau ou à leurs associations de participer à la gestion du domaine public hydraulique dans un cadre contractuel définissant les droits et les obligations des contractants, a-t-elle poursuivi.
S’agissant des préparatifs de son département à la COP23, prévue le mois prochain à Bonn, Mme Afailal a relevé la participation du Maroc à la deuxième Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat (CIEC), tenue les 3 et 4 octobre à Marseille et qui a consisté principalement à la présentation du bilan d’étape COP22-COP23 ainsi qu’à la participation à la réunion préparatoire de la journée d’action eau.
Dans le cadre de l’Initiative Water for Africa, lancée par la réunion des ministres africains lors de la CIEC tenue à Rabat en juillet 2016, le SEE organisera un Side-Event sur cette initiative dans le pavillon Maroc lors de la COP23, a-t-elle indiqué.
Cette initiative a pour objectif de concrétiser l’Appel de Rabat à travers notamment l’élaboration et l’adoption d’un plan d’action prioritaire (PAP) pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique, l’amélioration et la facilitation de l’accès des projets africains aux financements climat existants, ainsi que le renforcement des capacités et de la coopération, notamment Sud-Sud pour l’échange et la diffusion du savoir-faire et des bonnes pratiques, a rappelé Mme Afailal.
Le Maroc contribue également à la Journée de l’Action Eau » Water Day », dont l’organisation à la COP23 a été confirmée par le Global Climate Action Agenda et qui a pour objectif de permettre aux communautés internationales de l’eau et du climat de poursuivre son plaidoyer afin de mettre les enjeux liés à l’eau au cœur des négociations des parties, a-t-elle renchéri.