France: Des manifestations dans plusieurs villes contre la politique migratoire du gouvernement
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi dans nombre de villes françaises, pour dénoncer le projet de loi immigration porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
L’examen de ce projet de loi controversé a été reporté à l’automne, mais cela n’a pas empêché des milliers de personnes de battre le pavé dans les rues de Paris, Rennes, Strasbourg ou encore Marseille.
Dans le cortège parisien, les manifestants marchaient derrière une banderole proclamant « Non à la loi Darmanin. Contre la répression, l’enfermement et les expulsions, pour une politique migratoire d’accueil, régularisez ».
Le projet de loi immigration « est une loi raciste, qui a pour objectif de criminaliser les étrangers » et d’aboutir à « plus d’expulsions », a fustigé un clandestin malien de 31 ans, cité par la presse locale, participant au rassemblement dans la capitale.
La manifestation tendait également à s’opposer à l’opération sécuritaire « Wuambushu » menée par les autorités françaises à Mayotte, pour déloger les migrants en situation irrégulière, majoritairement des Comoriens, des bidonvilles insalubres de ce département d’outre-mer.
A Rennes, plus de 500 personnes ont défilé en scandant notamment « À bas l’État policier » ou « Darmanin dans la Vilaine » – le fleuve traversant la capitale bretonne. À Nîmes, une centaine de personnes se sont également réunies devant le palais de justice de la ville pour le même motif.
Des centaines de personnes ont battu le pavé aussi à Marseille, ou encore à Strasbourg, où ils étaient réunis derrière deux banderoles « Ni frontière, ni nation, Liberté de circulation » et « Contre le racisme, contre le fascisme, régularisation de tous les sans-papiers ».
Privé de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement français a annoncé mercredi dernier sa décision de repousser la présentation de son projet de loi sur l’immigration à l’automne. Ce projet de loi voulu par le président de la république, Emmanuel Macron, était, à l’origine, une partie de la feuille de route pour les « cent jours d’apaisement » et « d’action » décrétés par le chef de l’Etat, afin de tourner la page de la très controversée réforme des retraites et calmer la colère des opposants à la réforme.
Le futur projet de loi sur l’immigration prévoit notamment d’expulser davantage les étrangers qui représentent une « menace grave », de réformer le système d’asile pour en accélérer les procédures et de faciliter la régularisation de certains travailleurs sans papiers.
Avec MAP