Polémiques de Darmanin sur Meloni : Élisabeth Borne plaide pour un « dialogue apaisé »
La France « va privilégier la concertation et un dialogue apaisé » avec l’Italie, a déclaré vendredi la première ministre française Élisabeth Borne en conférence de presse, au lendemain des propos polémiques du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni.
« Je voudrais redire que l’Italie est un partenaire essentiel de la France, que notre relation est fondée sur le respect mutuel » a-t-elle insisté depuis Matignon.
La cheffe du gouvernement s’exprimait alors que des tensions diplomatiques se font ressentir depuis jeudi, après des déclarations du ministre de l’Intérieur visant la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni.
Au micro de RMC (Radio Monte-Carlo), le locataire de Beauvau a en effet provoqué une vive polémique en affirmant que la cheffe du gouvernement italien « est incapable de régler les problèmes migratoires de l’Italie, pays qui connaît une très grave crise migratoire ».
Dans ses déclarations, Gérald Darmanin avait évoqué un afflux « de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, et en a imputé la responsabilité à Rome.
Dans la foulée, le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, a annulé sa venue prévue jeudi en France, où il devait rencontrer son homologue Catherine Colonna, qualifiant les déclarations de Darmanin « d’offenses ».
Pointant des déclarations « inacceptables », le chef de la diplomatie italienne considère que « ce n’est pas dans cet esprit qu’il faut affronter les défis européens communs ».
Vendredi matin, dans une interview à la presse locale, il a réclamé des excuses.
Pour rappel, plus de 36 000 personnes sont arrivées en Italie par la Méditerranée depuis le début de l’année, contre environ 9 000 durant la même période en 2022, selon le ministère italien de l’Intérieur.
Face à l’afflux grandissant de migrants, Rome avait décrété en avril dernier l’état d’urgence migratoire pour six mois.