La BERD revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2023
La Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) a réduit mardi ses prévisions de croissance régionale pour 2023 à 2,2 %, soit une légère baisse par rapport aux 2,3 % prévus dans la mise à jour de février.
La croissance dans les régions de la Banque, qui s’étendent sur trois continents, devrait s’accélérer pour atteindre 3,4% en 2024 (contre 3,3% en février), les pressions inflationnistes s’atténuant progressivement, précise l’institution basée à Londres dans un nouveau rapport.
La révision à la baisse pour 2023 s’explique par l’impact économique des tremblements de terre de février et le resserrement attendu des conditions de crédit plus tard dans l’année en Turquie, le retard des réformes dans le sud et l’est de la Méditerranée et l’effet de la croissance modérée dans les économies avancées, de l’inflation persistante et du resserrement des conditions de financement en Europe centrale et dans les États baltes.
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L’inflation, alimentée par les prix élevés du gaz, ainsi que le durcissement des conditions de financement ralentissent la croissance dans les pays émergents d’Europe et au-delà, détaille la BERD dans ses dernières prévisions sur les perspectives économiques régionales.
La croissance en 2022 est tombée à 3,3%, contre 7,2% en 2021, avant la guerre en Ukraine. Après un bon début d’année 2022, en partie grâce à un rebond post-Covid, la région a connu deux trimestres consécutifs de croissance négative (en glissement trimestriel) au second semestre de l’année.
Cette récession technique est la quatrième à frapper les régions de la BERD depuis le milieu des années 1990, les autres étant celles qui ont suivi les crises économiques asiatique et russe de 1997-98, le krach financier mondial de 2008-09 et la pandémie de Covid-19, explique l’institution.
Toutefois, les données qui sous-tendent les premières estimations de la croissance trimestrielle du produit intérieur brut (PIB) en 2022 sont encore préliminaires et pourraient faire l’objet d’une révision. « L’inflation est peut-être sur une trajectoire descendante, mais elle est encore à deux chiffres dans plus de trois quarts des pays où nous travaillons », a relevé Beata Javorcik, économiste en chef de la Banque. « Nous constatons également que les ménages des régions de la BERD ressentent les effets de la crise, car ils ont dû faire face à deux récessions, l’une après l’autre », a-t-elle poursuivi. Selon le rapport, l’inflation a commencé à baisser avec la modération des prix de l’énergie, mais en mars, elle s’élevait encore en moyenne à 14,3% dans les régions de la BERD.
Avec MAP