Plaidoyer pour une coopération décentralisée renforcée pour accompagner les acteurs locaux du territoire

Les participants à la Rencontre Annuelle du Groupe de Travail sur le Renforcement des Capacités et des Institutions (CIB) đe l’Organisation Mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) ont appelé, lundi à Marrakech, à renforcer la coopération décentralisée internationale pour accompagner les acteurs locaux du territoire, mettant en avant l’expérience marocaine en matière de décentralisation et de déconcentration administrative.

Lors des travaux de ce conclave, organisé par le Groupe de Travail de CGLU-CIB en collaboration avec CGLU Afrique, à travers son Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA), Delog, la Commune de Marrakech, l’Université Cadi Ayyad et la Cité de l’Innovation, des professionnels et des praticiens de la gouvernance locale du partenariat et de la coopération décentralisée ont également plaidé pour l’inscription de la coopération décentralisée internationale dans la réalisation des Objectifs du Développement Durable.

« Cette rencontre, qui se tient pour la première fois en Afrique du Nord depuis la création du CIB, a pour objectif de renforcer la coopération décentralisée internationale entre les collectivités territoriales dans le monde, afin de soutenir les projets visant au renforcement des capacités en matière de gouvernance territoriale », a souligné Mme Neila Akrimi, Présidente du Groupe de Travail sur le Renforcement des Capacités et des Institutions (CIB) đe l’Organisation Mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).

Mme Akrimi a relevé que les participants œuvreront, quatre jours durant, à mettre en place une structure de dialogue efficace, constructive et complémentaire entre les gouvernements locaux, les acteurs de la coopération et les agences de financement de cette coopération, l’objectif étant de tracer une feuille de route pour inscrire les gouvernements locaux dans l’action mondiale de coopération et de développement pour servir les populations locales.

Dans ce contexte, Mme Akrimi a salué l’expérience marocaine en matière de décentralisation et de déconcentration administrative, affirmant que le Maroc, qui représente « un exemple de la coopération décentralisée et de la coopération Nord-Sud, mais également de la coopération Sud-Sud », « est le meilleur endroit pour exprimer la voix du Sud étant donné l’ancrage du Maroc dans sa réalité africaine, mais aussi en tant que pont vers le Nord ».

Pour sa part, Mme Najat Zarrouk, Directrice du Développement, de la Gestion des Connaissances et de l’Académie Africaine des Collectivités locales (ALGA) de CGLU-Afrique, a indiqué que les experts réunis à Marrakech sont appelés, à travers les différents segments du programme de cette rencontre, à débattre et à échanger sur les moyens à même de créer un environnement propice, porteur et facilitateur pour la coopération décentralisée au niveau mondial, mais surtout en Afrique.

« Au niveau de l’Afrique, nous avons fait de la coopération décentralisée un levier stratégique pour promouvoir la paix, la stabilité, la solidarité, la fraternité, ainsi que le développement durable et le développement résilient pour l’Afrique que nous voulons », a-t-elle affirmé, ajoutant que la coopération décentralisée internationale est un levier important pour la réalisation des Objectifs du Développement Durable et l’Agenda 2063 de l’Afrique.

S’agissant de l’expérience marocaine dans le domaine de la décentralisation, Mme Zarrouk a fait savoir que les participants, venus de 44 pays représentant les cinq continents, « auront l’occasion de voir que le modèle marocain est une expérience concrète sur le terrain, une expérience basée sur des partenariats multi-acteurs et une gouvernance multi-niveaux », ajoutant qu’ils « vont découvrir une ville dirigée par une femme pour voir que l’approche genre au Maroc est une réalité ».

De son côté, Mme Firdaous Oussidhoum, Conseillère Spéciale de la Secrétaire Générale de CGLU, représentant Mme Emilia Sáiz, Secrétaire Générale de CGLU, a souligné que cette rencontre a pour objectif de rechercher les meilleurs moyens et les meilleures ressources pour promouvoir une meilleure coopération décentralisée entre les collectivités territoriales.

« Il est important dans cette nouvelle ère qui émerge après la COVID-19 de mobiliser les ressources et de créer les conditions nécessaires à nos gouvernements locaux pour pouvoir coopérer entre eux, prendre les bonnes décisions et pouvoir être à la page des défis qui se présentent », a-t-elle préconisé.

Mme Oussidhoum s’est, par ailleurs, félicitée que le Maroc « représente le fer de lance de la décentralisation », rappelant la signature d’un protocole d’accord de coopération entre le gouvernement du Maroc, l’ONU-Habitat, CGLU Afrique et CGLU Monde, où une place très spéciale est donnée aux collectivités locales pour exprimer leur voix et leurs besoins.

Le Président de l’Université Cadi Ayyad (UCA), Moulay El Hassan Ahbid, s’est dit, pour sa part, honoré d’accueillir cette rencontre, qui a choisi un thème qui « revêt une grande importance pour le monde que nous voulons, l’Afrique que nous voulons et l’Afrique local que nous voulons ».

Et d’ajouter que l’université, dans le cadre de son ancrage territorial et son ouverture sur le monde socio-économique, participe à tous les événements qui « contribuent au rayonnement de notre pays et mettent en avant les avancées de notre démocratie locale et nationale, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».

Organisée avec le soutien notamment du ministère de l’Aménagement du Territoire National de l’urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, la Commune de Benguérir, Generalitat de Catalunya, BCN, VNG International et la Fédération Canadienne des municipalités (FCM), cette rencontre annuelle connait la participation d’une centaine de professionnels et de praticiens de la Gouvernance Locale du Partenariat et de la Coopération Décentralisée, qui bénéficieront d’un programme riche en échanges et innovations, avec une attention particulière pour la perspective mondiale du Sud.

Cette réunion comprend quatre ateliers thématiques et plusieurs panels de discussion portant notamment sur « l’égalité des genres et gouvernance inclusive », « la localisation des ODD », « la préparation aux catastrophes et le renforcement de la résilience », « l’orientation internationale des villes » et « la décentralisation et la gouvernance locale du point de vue des bailleurs de fond : Défis sur le terrain ».

Au programme de cette rencontre figurent aussi des visites de terrain sur des projets de coopération décentralisée internationale Nord-Sud et Sud-Sud, organisées par le Conseil communal de la ville de Marrakech, la province de Barcelone et l’Institut marocain de développement local (IMDL), ainsi qu’une excursion à la ville de Benguérir, où les délégations africaines auront l’opportunité de visiter des exemples concrets de développement territorial inclusif.

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