Le déficit budgétaire de 13,3 MMDH à fin avril
La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin avril 2023 fait ressortir un déficit budgétaire de 13,3 milliards de dirhams (MMDH), contre un déficit de près de 11,4 MMDH un an auparavant, selon le ministère de l’Économie et des Finances.
Cette évolution recouvre une augmentation des dépenses globales (+3,4 MMDH) plus importante que celle des recettes (+1,5 MMDH), explique le ministère dans un document sur la SCRT du mois d’avril 2023.
D’après la même source, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, un taux de réalisation de 31,2% par rapport aux prévisions de la loi de finances (LF). Comparativement à fin avril 2022, ces recettes se sont inscrites en hausse de près de 1,5 MMDH ou 1,6%.
S’agissant des recettes fiscales, elles ont affiché un taux de réalisation de 35,8%, et, par rapport à fin avril 2022, leur progression s’élève à près de 3,1 MMDH ou 3,6%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, se sont situés à près de 5,6 MMDH contre 6,9 MMDH.
Les recettes non fiscales, pour leur part, se sont établies à près de 4,6 MMDH, dont 1,7 MMDH en provenance des établissements et entreprises publics et 2,8 MMDH au titre des “autres recettes”.
Par ailleurs, les dépenses ordinaires se sont établies à 100,5 MMDH, enregistrant un taux d’exécution de 34,5%. Par rapport à fin avril 2022, ces dépenses se sont accrues de près de 2 MMDH recouvrant une hausse des dépenses au titre des biens et services (+1,3 MMDH) et des intérêts de la dette (+1,2 MMDH) et une baisse des charges de la compensation (-560 MDH).
L’exécution des dépenses de biens et services est marquée par un taux de réalisation de 32,6% pour les dépenses de personnel et de 33,8% pour les dépenses afférentes aux “autres biens et services”. L’augmentation de ces dépenses s’élève à 654 millions de dirhams (MDH) et 636 MDH, respectivement.
Les intérêts de la dette ont, pour leur part, connu un taux de réalisation de 37,1%. Leur augmentation par rapport à la même période de l’année précédente, soit +1,2 MMDH, résulte principalement d’une hausse des intérêts de la dette extérieure (+1,1 MMDH), ceux afférents à la dette intérieure n’ayant augmenté que légèrement (+83 MDH).
Les charges de la compensation ont enregistré un taux de réalisation de près de 44,7%. Ces charges se sont chiffrées à près de 11,9 MMDH, dont près de 7 MMDH au titre du gaz butane et 920 MDH alloués aux subventions accordées aux professionnels du secteur du transport.
La charge au titre du gaz butane a affiché une baisse de 374 MDH par rapport à fin avril 2022. Cette évolution s’explique par l’effet combiné d’une baisse du cours du gaz butane, à 643 $/T en moyenne contre 885 $/T au titre de la même période de l’année 2022, d’une hausse des mises à la consommation et d’une dépréciation du dirham par rapport au dollar, le taux de change étant passé, en moyenne, de 9,6 à 10,3 DH/$ à fin avril 2022.
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 3 MMDH, contre un solde négatif de 2,5 MMDH un an auparavant.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions à ce titre ont affiché un taux d’exécution de 32,9%. Elles ont atteint près de 30 MMDH, enregistrant une progression de 3,1 MMDH comparativement aux quatre premiers mois de 2022.
Les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de près de 19,7 MMDH, contre 18 MMDH à fin avril 2022.
La SCRT est le document statistique qui présente les résultats de l’exécution des prévisions de la LF avec une comparaison par rapport aux réalisations de la même période de l’année précédente.
Alors que la situation produite par la Trésorerie Générale du Royaume a un caractère fondamentalement comptable, la SCRT appréhende, comme le préconisent les normes internationales en matière de statistiques des finances publiques, les transactions économiques réalisées au cours d’une période budgétaire en décrivant, en termes de flux, les recettes ordinaires, les dépenses ordinaires, les dépenses d’investissement, le déficit budgétaire, le besoin de financement et les financements mobilisés pour la couverture de ce besoin.