Le CPS de l’UA « condamne fermement le conflit absurde » au Soudan, et exige un cessez-le-feu sans aucune condition préalable
Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) “condamne fermement le conflit absurde et injustifié” en cours entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide, et exige des parties belligérantes d’observer immédiatement un cessez-le-feu et ce, sans aucune conditions préalable.
Dans un communiqué publié dimanche à l’issue de sa réunion tenue samedi u niveau des chefs d’État et de Gouvernement sur la situation au Soudan, le CPS exige également des parties en conflit de cesser de mobiliser et d’acheminer des renforts et de se retirer sur des positions convenues afin de mettre fin aux souffrances du peuple soudanais, d’adopter une résolution pacifique, d’accorder un accès humanitaire sans entraves et de reprendre le processus de transition politique vers un gouvernement démocratique dirigé par des civils, soulignant qu’aucune solution militaire durable au conflit n’est envisageable, car seuls un dialogue et une réconciliation véritables seraient bénéfiques pour le Soudan et l’ensemble de la région de la Corne de l’Afrique.
Le CPS a, à cette fin, adopté la Feuille de route de l’Union africaine pour le règlement du conflit au Soudan en vue de faire taire les armes au Soudan, invitant les parties prenantes soudanaises et la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre de la Feuille de route.
Le Conseil a souligné l’importance primordiale d’un processus de paix unique, inclusif et consolidé pour le Soudan, coordonné sous les auspices conjoints de l’Union africaine, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), de la Ligue des États arabes et des Nations unies, ainsi que de partenaires partageant les mêmes idées.
Le CPS a salué, par conséquent, les mesures prises jusque-là par l’Union africaine, en particulier la mise en place du Mécanisme élargi sur le Soudan et de son Groupe central par le Président de la Commission de l’UA, suite à la réunion du 20 avril 2023, en tant que plateforme inclusive d’institutions et d’acteurs régionaux, continentaux et mondiaux, en vue d’assurer un engagement plus vaste et mieux coordonné au sein de la communauté internationale, de promouvoir un consensus politique et un soutien collectif mondial pour le Soudan, soulignant la nécessité pour l’UA de continuer à coordonner efficacement les activités du Mécanisme élargi sur le conflit au Soudan.
Dans ce contexte, le CPS a approuvé l’initiative du Président de dépêcher des émissaires dans les États voisins du Soudan et dans la région de la Corne de l’Afrique en vue de renforcer la recherche d’une approche commune pour trouver une solution durable à la crise multidimensionnelle au Soudan.
Le Conseil s’est aussi félicité de la signature de la Déclaration d’engagement pour la protection des civils du Soudan et de l’Accord sur un cessez-le-feu à court terme et les arrangements humanitaires par les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide, respectivement le 11 mai 2023 et le 20 mai 2023 à Djeddah, saluant les efforts déployés par le Royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis d’Amérique pour faciliter le processus de paix au Soudan.
Le CPS a demandé instamment aux parties au conflit en cours de veiller à la mise en œuvre intégrale de l’accord signé à Djeddah sur le cessez-le-feu à court terme et les arrangements humanitaires, dans sa lettre et son esprit, afin de faciliter l’accès des populations à l’aide humanitaire dont ils ont urgemment besoin.
Le Conseil a souligné la nécessité de rétablir immédiatement les services publics de base dans toutes les régions touchées par le conflit actuel, notamment les services de l’eau, de la santé, de l’électricité, des télécommunications, de banque et de l’éducation et, à cet égard, appelle les institutions financières internationales à lever d’urgence les restrictions imposées sur les transferts électroniques d’argent vers le Soudan.
Avec MAP